29/05/2016

La suprématie du Christianisme sur les autres religions

Les explications de Joseph de Maistre

Joseph de Maistre fait dire le conte à Saint-Pétersbourg: «La prière de chaque nation est une espèce d’indicateur qui nous montre avec une précision mathématique la position morale de cette nation. Les Hébreux, par exemple, ont donné quelquefois à Dieu le nom de père: les Païens mêmes ont fait grand usage de ce titre; mais lorsqu’on en vient à la prière, c’est autre chose: vous ne trouverez pas dans toute l’antiquité profane, ni même dans l’ancien Testament, un seul exemple que l’homme ait donné à Dieu le titre de père en lui parlant dans la prière. Pourquoi encore les hommes de l’antiquité, étrangers à la révélation de Moïse, n’ont-ils jamais su exprimer le repentir dans leurs prières? Ils avaient des remords comme nous puisqu’ils avaient une conscience: leurs grands criminels parcouraient la terre et les mers pour trouver des expiations et des expiateurs; ils sacrifiaient à tous les dieux irrités; ils se parfumaient, ils s’inondaient d’eau et de sang; mais le cœur contrit ne se voit point jamais. Ils ne savent demander pardon dans leurs prières… Les mots de crime et de criminel appartiennent à toutes les langues: ceux de péché et de pêcheur n’appartiennent qu’à la langue chrétienne. Par une raison du même genre, toujours l’homme a pu appeler Dieu père, ce qui n’exprime qu’une relation de création et de puissance; mais nul homme, par ses propres forces, n’a pu dire mon père! car ceci est une relation d’amour, étrangère même au mont Sinaï, et qui n’appartient qu’au Calvaire.»

Joseph de Maistre

Carl Christian Vogel von Vogelstein [Public domain], via Wikimedia Commons

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