Les juges Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett ont fortement déçu ceux qui pensaient qu’ils allaient, en bons conservateurs, agir de manière à faire respecter la Constitution. Au lieu de cela, ces deux juges nommés par le Président Trump, se sont rangés du côté du président de la Cour Suprême des États-Unis, le juge Roberts (un anti-Trump avoué), et ont refusé l’examen des cas de fraude électorale présentés par la Pennsylvanie et par le Texas. De plus, lundi dernier (le 22 février) ils ont décidé qu’un procureur de New York peut obtenir les déclarations d’impôts de l’ex-Président Donald Trump.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article du Rabbin Aryeh Spero, paru sur le site d’American Thinker, le 26 février.
Kavanaugh et Barrett sont-ils soumis à John Roberts ?
Tout ce travail fait pour les juges Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett !
Et la foi mise en eux ! Comme pour John Roberts auparavant, nous sommes une fois de plus victimes d’une affection non partagée et d’efforts gaspillés.
Comme d’autres Républicains, j’ai consacré beaucoup d’heures et d’efforts à faire ma part pour obtenir la confirmation des trois. J’ai écrit des articles, fait des interviews à la radio et à la télévision, prononcé des discours, appelé des sénateurs et demandé à mes amis de le faire, et parlé à d’innombrables personnes.
J’ai même assisté aux audiences du Sénat pour deux d’entre eux ; et dans le cas de Brett Kavanaugh, je me suis retrouvé face à face avec un groupe de «féministes» surexcitées qui m’empêchaient de me rendre à la salle d’audience du Sénat. J’ai été malmené par elles alors qu’elles étaient dans les files d’attente, et harcelé dans le bureau occupé par ces manifestantes «non-insurrectionnelles» alors que j’essayais d’obtenir mon billet préétabli qu’elles avaient jeté. (Il est intéressant de noter que lorsque je me suis plaint de la façon dont les manifestantes «progressistes» s’étaient emparés du bureau du sénateur Grassley, on m’a répondu : « C’est un espace public, ouvert au peuple, et nous ne pouvons pas l’empêcher d’exercer son droit de parole et de réunion »).
J’ai parcouru plus de 800 miles, payé des motels et, au fil des ans, j’ai pris des congés pour aider ces candidats à devenir des juges confirmés. Comme tant d’autres de notre côté, nous avons cru en eux. Enfin, des juges forts, conservateurs comme nous. La Cour était enfin à nous… un rêve devenu réalité.
Eh bien, le rêve est mort et nos espoirs pour la Grande Cause n’ont pas été respectés par ceux au nom desquels nous avons travaillé si inlassablement.
Tout d’abord, le trio Roberts/Kavanaugh/ ACB ( Amy Coney Barrett) n’a pas accepté de prendre l’affaire du Texas menée par les Procureurs généraux du Texas et de nombreux autres États, soutenus par 100 Représentants du Congrès, qui affirmaient logiquement que les électeurs de leurs États respectifs avaient été privés de leur droit de vote par les illégalités des États qui avaient contourné leurs lois électorales pour garantir une victoire électorale nationale aux Démocrates, annulant de fait un résultat électoral équitable pour ceux qui votaient dans d’autres États.
Oui, le raisonnement des juges était peut-être correct, mais le trio, en accord avec les gauchistes prédisposés, a déclaré que le Texas n’avait «pas de statut légal».
Le cas de la Pennsylvanie, présenté séparément et plus tôt, était le plus flagrant de tous.
Les fonctionnaires et les tribunaux de Pennsylvanie ont effrontément annulé les souhaits de la législature de l’État. Dans la Constitution américaine, les législatures d’État ont reçu le droit de regard complet et définitif sur les questions électorales. La législature républicaine a été dépouillée de son autorité constitutionnelle par les Démocrates locaux, ce qui a conduit à autoriser des bulletins de vote dont les adresses et les signatures n’avaient pas été vérifiées ou qui n’ont pas été marqués par la poste et à en permettre l’acceptation même trois jours après l’élection.
Pourtant, le trio et les autres gauchistes de la Cour ont déclaré que « Tant que l’infraction n’a pas eu lieu, l’affaire ne peut pas être examinée par la Cour ». Encore une excuse permettant aux Démocrates de tricher comme ils l’ont fait effrontément.
À notre grand dam, maintenant que l’élection a eu lieu et que les conséquences répréhensibles ont été révélées et mises en œuvre dans la réalité, avec de graves présages pour les prochaines élections, les juges Roberts, Kavanaugh et Barrett ont convenu que l’affaire « était sans objet ».
Cela s’est déjà produit, ont-ils dit, et il est donc trop tard.
En d’autres termes, nous n’accepterons jamais ces cas, ni avant ni après l’élection et nous ne reconnaîtrons pas non plus la « qualité pour agir ». C’est une contradiction flagrante, une malhonnêteté, une fuite devant leurs responsabilités et, pire encore, une indifférence envers la justice et envers les électeurs ordinaires.
Nous avons vu comment le juge Roberts est disposé à décider de certaines petites affaires en faveur des Conservateurs, mais se livre sans vergogne à des jongleries juridiques quand il s’agit de fournir à l’État profond, à Obama et aux Démocrates ce qu’ils veulent concernant les affaires importantes. M. Roberts est leur meilleur allié. Son affection pour Obama et son dégoût public pour le Président Trump sont évidents, et ses décisions reflètent ce côté non professionnel de sa personne. C’est du passé. Une cause perdue. Si les gauchistes ne trahissent pas leurs clients, les ex-Conservateurs le font souvent.
Il me semble que si les juges Kavanaugh et Barrett sont des «Originalistes» dans leur approche juridique de la Constitution, qui n’est pour eux qu’une discipline académique et théorique, ils ne font pas partie du mouvement conservateurs. Ils ne sont pas d’authentiques remplaçants du juge Scalia. Ils ne sont probablement pas du type «America First», ni même des paléo-conservateurs.
Pour eux, leur position est un truc de tour d’ivoire, pas d’un conservatisme de base, terreux et granuleux. Ils ne sont pas motivés par un besoin intérieur et primaire de faire ce qui va permettre au peuple de contrôler son destin, de réparer une injustice envers les électeurs ordinaires de l’Amérique. Ils ne sont pas, me semble-t-il, découragés par le pouvoir exagéré des élites ou par l’élitisme lui-même.
Peut-être veulent-ils plaire à leur patron, John Roberts, dont le rôle consiste à attribuer les affaires intéressantes. Peut-être que les juges Barrett et Kavanaugh ne veulent pas être vus ou considérés comme faisant partie du camp de Donald Trump, ni faire les gros titres du New York Times et du Washington Post.
M. Kavanaugh a été attaqué par les Démocrates lors de son audience de confirmation et a peut-être compris leur avertissement : Ne faites rien qui puisse nous contrecarrer politiquement, sinon nous vous poursuivrons à nouveau, vous et votre famille, en utilisant la une des journaux. Il est une victime traumatisée souffrant du Syndrome de Stockholm.
Peut-être Mme Barrett veut-elle que ses enfants soient acceptés dans certaines écoles prestigieuses. Il y a un prix à payer pour cette entrée : vendre une partie de son âme.
Je soupçonne que, bien que conservateurs dans leur approche des termes constitutionnels, Mme Barrett et M. Kavanaugh sont habitués à faire partie des privilégiés, à être admirés et respectés. Ils ne sont pas des combattants.
Ils affectionnent probablement une certaine «respectabilité» sociale, l’approbation implicite des gens vivant dans les quartiers huppés de Chevy Chase, Bethesda, et Georgetown.
Peut-être qu’après le lycée, ils n’ont jamais eu à se battre pour se frayer un chemin jusqu’au sommet… certainement pas comme MM. Scalia ou Thomas ou Alito. Ils me rappellent ces sportifs à l’école qui ont toujours eu un certain coup de pouce, une facilité à être acceptés. Ils s’y sont habitués, ils s’y attendaient et ils pensaient y avoir droit.
Il ne fait aucun doute qu’ils ne sont pas des gauchistes comme les Breyer, Kagan ou Sotomayor et qu’ils seront en désaccord avec eux en ce qui concerne la clause commerciale (NdT: qui autorise le gouvernement fédéral à négocier des accors de libre-échange), certaines questions de liberté religieuse, etc. Après tout, les conservateurs sont autorisés à soutenir ces choses sans être totalement rejetés et ostracisés.
Mais il se peut qu’ils ne soient pas disposés à s’aligner sur la foule «peu sophistiquée des déplorables» (NdT: les partisans de Donald Trump), ce que l’on peut percevoir à la lumière de leur position concernant les cas de fraude électorale.
En yiddish, il y a une expression : « der finer mentschen« . Elle désigne ceux qui tel un Romney ou un Toomey, craignent de se salir les mains.
J’espère me tromper, mais je pense que ces deux juges conservateurs sont peut-être de ce genre, un peu trop aseptisés et trop gênés pour mener des combats terre à terre.
Ils nous donneront un os, mais pas de la viande.
La prochaine fois, je chercherai un juge de type John Wayne avant de parcourir 800 miles pour aider à sa nomination.
*Le Rabbin Aryeh Spero est président du Caucus for America et auteur du livre : « Push Back : La bataille pour sauver notre héritage judéo-chrétien américain »
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.