Nombreux sont, parmi les Français, et notamment en raison des débats télévisés concernant d’une part le «Rapport sur le mémoriel» remis par Benjamin Stora au président Macron, mais également «La charte pour un islam de France» ainsi que la loi qui devait se prononcer sur le séparatisme, se demandent finalement : Pourquoi la France a-t-elle pris la décision de conquérir ces territoires ottomans qui ont été baptisés depuis «Algérie» ?
On leur a dit, ou ils l’ont lu, qu’il s’agissait de mettre un terme à la piraterie qui se pratiquait en mer Méditerranée et certains peuvent se demander : Pourquoi une telle expédition, une telle guerre de plusieurs années, uniquement parce que quelques navires étaient attaqués et arraisonnés par les pirates barbaresques.
Cela n’est pas l’exacte vérité, ni l’unique raison, cela va bien au-delà.
- La piraterie a duré plusieurs siècles mais, hélas, elle ne se pratiquait pas uniquement en mer. Les côtes espagnoles de l’Andalousie et jusqu’à Valence, plus au nord, les îles Baléares, les côtes du sud de l’Italie, la Sicile, la Sardaigne, La Corse, mais également les côtes méditerranéennes de la France, étaient ravagées, mises à sac et les populations massacrées ou enlevées, sans qu’elles puissent se défendre contre cette sauvagerie, cette barbarie.
Cela avait débuté avec l’arrivée des frères Barberousse qui, avec l’aide du roi de Tunis, avait occupé cette partie du Maghreb et les expéditions partaient de Djidjelli, de Cherchel, de Bougie, d’Alger, de Tunis et, enfin, d’Oran, après le départ des Espagnols, qui l’avaient occupé depuis le 16e siècle et jusqu’en 1792.
Toutes les côtes et les îles méditerranéennes étaient ainsi ravagées et il fallait y mettre fin.
Les Portugais l’avait déjà tenté en 1501 et depuis, l’Espagne chrétienne, depuis Charles Quint, s’y était employée de très nombreuses fois, notamment sous les ordres du cardinal Ximénès, après que les «Maures», après quelques siècles d’occupation de la péninsule, aient été chassés vers la fin du XVe siècle.
Cette piraterie avait cessé et la ville d’Alger était sous contrôle des Espagnols, depuis leur forteresse construite sur le rocher qui dominait la cité.
Ils en furent chassés par «Baba-Haroudj» et son frère «Khair-el-Dinn» qui prirent le pouvoir, après avoir décapité le cheikh Eutémy, ainsi que les exécutions de milliers d’Arabes, et fortifié la Casbah.
De nouveau le danger s’abattit tout autour de la «Mare Nostrum» et, à la demande même des Arabes, victimes de crimes abominables et d’une violence extrême, les Espagnols, à plusieurs reprises, tentèrent de les en chasser au cours de plusieurs expéditions et notamment le désastre de leur flotte, en 1516, où plus de 3000 soldats furent tués et des milliers de prisonniers.
Barberousse enfin vaincu, et sa tête coupée et transportée à Oran comme trophée, cela ne mit pas fin à la piraterie, qui reprit jusqu’au début du 19e siècle et elle devint même un véritable fléau et une puissance militaire redoutable.
Les «Ottomans» tentèrent même de se réintroduire en Espagne en assiégeant la ville de Cadix. Ce fut un échec.
Les massacres et les enlèvements se poursuivirent (enfants, adolescents, jeunes femmes et jeunes hommes) et cela malgré toutes les tours élevées pour la défense des côtes, de la pointe sud de l’Italie jusqu’au détroit de Gibraltar et dans toutes les îles méditerranéennes.
Nous en avons un exemple dans l’une des îles Baléares : la cité de Ciudadela, à 5 km de Mahon, la capitale, Charles Quint fit construire la forteresse San Felipe après une première et sanguinaire incursion de Barberousse, en 1558. La cité en flammes, tous ses habitants assassinés aux couteaux et aux sabres, à tel point que l’une des rues en pente, où le sang dégoulinait comme un torrent, fut nommée «es degollador», en souvenir de cet horrible épisode.
Les «Ottomans» savaient que «la guerre les enrichissait et que la paix les ruinait».
A de nombreuses reprises, sous Louis XIV, et son amiral Duquesne, et même ensuite, sous Napoléon (il envoya un espion «Boutin» afin de déterminer un endroit envisageable pour un débarquement) et, enfin, les Américains, en 1815, puis les Anglais en 1816, 1819 et 1824, avec l’amiral Neal, s’employèrent à y mettre fin, sans succès.
Toutes ces explications afin de bien faire comprendre, à ceux qui l’ignoraient encore, les raisons impérieuses de la conquête française de ces territoires sous contrôle ottoman.
La suite est une autre histoire, bien plus captivante et plus présente, que malheureusement, trop nombreux sont ceux qui prétendent la connaître et vous en livrent une image totalement déformée dans le seul objectif de «salir» la colonisation française et son œuvre, ignorent.
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