Un groupe célèbre d’économistes sous le nom de Club de Rome disait qu’il fallait stopper la croissance, car, à ce rythme-là, les ressources naturelles essentielles de notre planète (comme le pétrole) seraient épuisées avant 2050. Quarante ans plus tard, on se rend compte qu’il existe encore un problème plus grave : l’utilisation de ces ressources surchargent l’environnement, ce qui provoque une augmentation dangereuse de la température de notre planète.
La rationalité est une utilisation optimale des ressources à disposition. C’est la réalisation d’un objectif avec le minimum possible de moyens. Elle est aussi nécessaire à notre survie, les ressources de notre planète comme toutes les ressources étant limitées. Il faut donc s’en servir avec rationalité.
L’actualité de 2016 reposera sur trois grands thèmes économiques: le retour de la croissance, les politiques monétaires divergentes et les risques géopolitiques. La question clé est le chômage.
La banque centrale européenne (BCE) dispose d'un outil conventionnel : le taux directeur pour augmenter la masse monétaire en circulation. En période de crise, la BCE baisse son taux directeur, ce qui fait baisser les taux sur le marché interbancaire et fait donc ensuite diminuer le taux auquel les entreprises peuvent emprunter. Lorsque le taux baisse, les entreprises investissent davantage, ce qui permet de relancer la croissance. Cependant avec la crise financière, un outil dont on entendait peu parler auparavant, une technique non conventionnelle est réapparu : le "quantitative easing" (QE). Il constitue aussi un facteur supplémentaire au crédit puisque les fonds contenus dans les coffre-forts ont augmenté de 20 à 175 milliards au cours des douze derniers mois. A la mi-décembre, le QE a été élargi de 6 mois supplémentaires,
Le taux directeur de la Réserve fédérale américaine est depuis le 16 décembre 2008 à son niveau le plus bas : 0-0,25%. Une fois que ce taux est à 0% ou très proche, il est impossible de le baisser davantage, aussi la banque a-t-elle entamé la hausse de ce taux à la mi-décembre.
Cette divergence des politiques monétaires fait partie du jeu normal de la redistribution de la croissance. La Chine, pays émergent, jouerait un rôle accru dans la croissance mondiale. La Chine a laissé sa monnaie se déprécier de manière significative entraînant par la même occasion une fluctuation des taux de change des monnaies.
La croissance américaine pourrait se situer entre 2,5% et 3% cette année, comme avant la crise. Selon le bureau du budget du Congrès américain (CBO), la croissance potentielle serait de 1,7%. Les stocks sont importants, le consommateur est présent, l’économie interne va bien. En réalité la croissance américaine s’accélère et est bien supérieure à la croissance potentielle. Contrairement au dollar fort et aux investissements qui souffrent du prix bas du pétrole, l’économie d’exportation se porte mal. Cette situation est une impasse dans le long terme. Tout dépend de la manière dont on anticipe les taux. L’inflation est un facteur non négligeable et mérite d’être pris en compte dans les prévisions tout comme la hausse des taux. Avec les prix du pétrole, l’année 2016 pourrait connaître une légère inflation.
En Europe la croissance potentielle se situerait aux alentours de 1% contrairement à 1,5% avant la crise et les marchés n’anticipent pas de hausse avant 2020. Cet écart prévisionnel ne pourra que rendre le marché obligataire plus difficile.
Rectifier ces écarts, c’est aussi résoudre le problème du chômage, relever les taux de croissance potentiellement très bas et apporter des réformes structurelles. Il est aussi important de se concentrer sur les services qui représentent 80% des économies des pays développés contre seulement 20% de l’industrie et du secteur primaire. Dans le monde ce taux est de 70%. Si on libéralise les services, on pourrait avoir un effet de palier important. L’énorme fardeau de la dette, une croissance mondiale au taux de 1% conduit à restructurer toute l’économie.
Les risques géopolitiques ne garantissent pas la croissance, l’économie se développe à partir d’un cadre de sécurité bien établi. La politique monétaire pratiquée par la Banque centrale doit éviter des pressions inflationnistes et contribuer à la hausse de l’investissement et de la consommation.