19/07/2017

Le Plan directeur cantonal 2030 est de plus en plus contesté !

Eric Bertinat
Eric Bertinat, conseiller municipal Ville de Genève et premier vice-président du Conseil municipal, explique dans cet article la position négative de l'UDC au sujet du plan directeur cantonal 2030 et l'influence de ce rejet sur la politique UDC VdG. Genève doit rester à taille humaine, conserver sa qualité de vie et respecter son environnement.

«De bonnes nouvelles, pour commencer. Notre référendum pour sauver le village du Pt-Saconnex rencontre un vif succès. Les signatures affluent et même si nous ne sommes pas encore arrivés aux 4'000 signatures nécessaires au dépôt de notre référendum, nous nous en approchons (c'est maintenant chose faite).

Quant aux moins bonnes nouvelles, toujours sur le dossier de l’aménagement du canton, les constructions continuent à se multiplier selon le Plan directeur cantonal 2030 (PDCn 2030) qui prévoit la construction entre 2011 et 2030 de 50'000 nouveaux logements, l'arrivée de 200'000 habitants et la création de 100'000 emplois.

Accepté par le Gd Conseil (mais refusé par l'UDC) en 2013, le PDCn 2030 a été soumis à l’autorisation des autorités fédérales. L’entrée en vigueur de la loi fédérale sur l’aménagement du territoire, en 2014, fixe dorénavant un quota de terres d’assolement (nos meilleures terres cultivables) pour les cantons. Une révision du PDCn 2030 est donc nécessaire. Le Conseil d’Etat a principalement travaillé sur trois thèmes : la protection des surfaces d’assolement, le dimensionnement de la zone à bâtir et la coordination urbanisation-transport. Cette révision n’a pas remis en question le rôle de capitale régionale qui est attribué à notre canton et qui est au cœur de l’organisation du PDCn 2030. Ce dernier n’a, évidemment, pas plus remis en question ses prévisions conduisant à une sur-densification de notre canton.

Pour mémoire, le Conseil d'Etat a proposé en 2013 un cheminement parlementaire par voie de résolution pour obtenir le vote du Gd Conseil, excluant ainsi tout recours au référendum et par conséquent tout débat populaire.
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Est-ce que la population genevoise est acquise à l’idée d’une Genève de 600'000 habitants à l’horizon 2030 ? Est-ce que l’exiguïté de notre territoire, les difficultés de circuler, l’usure de nos infrastructures, l’usage accru de nos parcs et de notre campagne, l’ouverture frénétique de chantiers de tout genre, la construction incessante d’immeubles, l’arrivée (et le départ) massive d’étrangers ainsi que leur intégration, la qualité de vie à venir ne doivent pas être débattus par les citoyens ?

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Pour l’UDC, le référendum pour la sauvegarde du village du Pt-Saconnex est une première étape dans l’opposition qu’elle entend mener contre le surdéveloppement de Genève. La section UDC Ville de Genève, lors de son assemblée générale extraordinaire du 9 juin a mandaté ses conseillers municipaux par le biais d’une résolution à «privilégier toutes les actions politiques visant à maîtriser le développement de notre commune et à donner la parole aux Genevois ». L’UDC-Bernex, par son conseiller municipal Walter Bisol, a déposé deux rapports pour s’opposer au développement de St-Mathieu et de Chambert-Lully dans le cadre du Gd-Bernex.

Si l’UDC se bat, elle n’est pas seule. Preuve en est le comité référendaire qui s’est constitué pour sauver le village du Pt-Saconnex. Ou encore l’opposition désespérée des habitants de Confignon qui refusent de figurer au top 10 des villes les plus denses de Suisse ou encore le projet de 268 logements combattu vigoureusement par les riverains à Chêne-Bougeries.

La Tribune de Genève de ce jour nous apprend que les sept petites communes de la Champagne (Aire-la-Ville, Avusy, Avully, Chancy, Cartigny, Laconnex et Soral), toutes aux mains d’élus de droite, s’unissent contre le PDCn 2030. Les autorités politiques s’estiment « les grandes perdantes du développement outrancier du canton ». « Nous avons un peu l’impression de servir de poubelles du canton ».

La résistance s’organise donc pour que Genève reste à taille humaine, conserve sa qualité de vie et respecte son environnement. Subir la pression d’une population de 600'000 personnes n’est sans doute pas souhaitée par la plupart des habitants de notre canton. La Ville de Genève est actuellement plus densément peuplée que New-York ou même Hong Kong. Il faut donc un débat beaucoup plus large que celui d’une simple résolution votée par 100 députés. C’est toute la population qui doit pouvoir s’exprimer. Le référendum est un premier rendez-vous que nous donnons à la population de la Ville de Genève. Le début d’un long débat sur l’aménagement de notre territoire.»

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