Les origines de la victoire
En matière budgétaire, les conseillers municipaux PLR, MCG, PDC et UDC de la Ville de Genève ont décidé d’unir leurs forces pour atteindre des objectifs essentiels communs, issus de la longue concertation qu’ils ont menée et qui sauvegarde l’originalité politique de chacun de leur parti. Cette « Droite Elargie » ainsi constituée a démocratiquement obtenu du Conseil municipal, en avril de l’an dernier - 2016 -, la décision que « le projet de budget 2017 de la Ville de Genève devra comporter un excédent de financement de 15 millions de francs » (art. 1) et que « l’autofinancement des investissements devra être au minimum de 75 % » (art. 2). Par ailleurs, cette même Droite élargie a décidé de s’opposer par principe à toute nouvelle dépense dans la mesure où celle-ci ne peut être couverte par les moyens existants.
Fort de son bon droit d’être le seul rédacteur du budget - dont l’acceptation dépend toutefois des seuls conseillers municipaux -, l’Exécutif de la Ville n’a pas véritablement entendu ces doléances et s’est limité à présenter un budget « équilibré » comme la loi lui en fait l’obligation - budget dégageant un excédent de recettes dans ses versions successives de juin et novembre 2016 (celle-ci tenant compte des données fiscales reçues du canton).
La commission des finances chargée d’étudier et de préaviser le projet de budget amendé a procédé aux auditions requises (Exécutif de la Ville et autres institutions et personnes dont les avis étaient sollicités par les commissaires), en prenant en compte les arguments des uns et des autres de l'ensemble des partis représentés.La Droite élargie a présenté un ensemble d’amendements qui ont tous été acceptés lors de la séance de la commission du 28 mars consacrée à la discussion et au vote final). De son côté, la gauche les a tous refusés et a délibérément limité sa liberté de déposer des amendements à cinq propositions qui n’ont pas obtenu de majorité.
Lorsque le dossier est revenu en plénière le 25 avril, la Droite Elargie a déposé une motion d’ordre en vue d'obtenir les « reprise et vote des amendements déposés et acceptés en commission des finances ». Cette motion a été acceptée par deux votes du Conseil municipal (entrée en matière, puis acceptation en bloc des amendements et de leur contenu).
Pour contrer cet échec auquel elle ne s’attendait pas, la gauche a déposé alors 82 propositions d’amendement pour mettre en pièces tous les amendements votés et faire valoir les siens propres qui avaient jusque-là été refusés. Peine perdue en deuxième lecture où seule la gauche - aidée en cela par l’Exécutif de la Ville - avait le droit à la parole. En troisième lecture (obligatoire en matière budgétaire), répétition générale de l’exercice et vote portant sur chacun des 82 amendements concernés qui ont alors été sans autre confirmés (hormis trois d’entre-eux).
La victoire a été obtenue ce vendredi 28 avril, vers une heure trente du matin. Elle a permis à la Droite Elargie PLR+MCG+PDC+UDC d’accepter le budget ainsi amendé et de permettre à l’Exécutif municipal de poursuivre sa mission en 2017 dans les limites matérielles tracées par la majorité du Conseil municipal de la Ville.
Ce qu’il y a lieu de penser de cette victoire
Pour l’UDC, cette victoire est essentiellement de nature comptable, même si la dette municipale - considérable : près de 1,5 milliard pour une communauté d’un peu plus de 200'000 habitants - ne baisse pas pour autant. Elle ne l’est pas politiquement vu les trop généreuses finalités poursuivies par l’Exécutif de la Ville en matière de subventions notamment, où les intérêts particuliers prennent le pas sur l’intérêt collectif qui est d’assurer une gestion responsable et durable d’une situation au demeurant incertaine, difficilement maîtrisable et rapidement évolutive au plan international, national, cantonal et communal.
La gauche et l’Exécutif municipal dans sa majorité ont perdu ensemble et pour les mêmes motifs. Ils se sont fermés à une franche et loyale discussion avec les membres de la Droite élargie. Ils n'ont été que les avocats que de leur propre cause commune, négligeant ainsi l’intérêt collectif qui lui est largement supérieur et dont la Droite élargie s’est légitimement fait l’écho.
La victoire obtenue ce matin ne porte que sur une bataille, non sur la guerre que la gauche entend poursuivre pour imposer ses vues avec la complicité de l’Exécutif municipal qui lui est majoritairement acquis. Cette guerre, qui va vraisemblablement déboucher sur une prochaine bataille référendaire pour détruire le budget ainsi obtenu de haute lutte, n’est pas une guerre fondée sur la démocratie puisqu’elle trouve fondamentalement sa source dans le rejet de l’autre - en l'occurrence le PLR, le MCG, le PDC et l’UDC réunis ou pris isolément, ainsi que l’ensemble des citoyens et citoyennes qu’ils représentent.
Les multiples, fortes et inadmissibles vociférations et autres cris de haine proférés par la gauche lors des débats en sont la très triste et incontestable preuve.
Nous voilà tous avertis.
Pour info:
Jacques Pagan, conseiller municipal, membre de la commission des finances
Pierre Scherb, conseiller municipal, chef de groupe
Pierre Scherb, conseiller municipal, chef de groupe
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