L'époque où les candidats au Conseil des Etats des partis du centre pouvaient quasiment retrouver leur siège à Berne en wagon-lit est définitivement révolue. Dans de nombreux cantons, les résultats des élections étaient autrefois fixés d'avance par des marchandages au sein du même parti ou entre le PLR et le PDC. Les nominés étaient aussi les élus. Le profil politique des candidats était secondaire. Un mandat d'ancien conseiller d'Etat était pour ainsi dire un ticket d'entrée garanti à ladite Chambre de réflexion. Cela a changé. Le Conseil des Etats s'est quelque peu animé. Les délégations du PS de l'UDC se sont libérées de la domination des partis du centre. De surcroît, les groupes PDC et PLR ont perdu de leur homogénéité.
L'orientation politique compte aussi au Conseil des Etats
L'UDC a fait un pas de plus au printemps dernier: elle a fait la preuve que le Conseil des Etats est lui aussi marqué par des intérêts politiques et philosophiques et que les opinions politiques des élus à la Petite Chambre jouent un rôle important. Mais pour s'en rendre réellement compte, il faut que les décisions de la Petite Chambre soient plus transparentes. Les votes doivent être publics comme c'est le cas au Conseil national. Par ailleurs, il faut ouvrir une discussion sur la composition politique de la Chambre des cantons qui ne correspond plus depuis des décennies à la force réelle des partis. L'UDC vient de lancer avec succès cette discussion. Pour être crédible, cette action exige des candidatures de personnalités marquantes du parti. Les citoyennes et les citoyens doivent avoir un authentique choix. Et c'est bien ce qui est arrivé dans plusieurs cantons où l'on a assisté pour la première fois à un réel affrontement politique pour l'occupation des sièges au Conseil des Etats. Les nombreux deuxièmes tours de scrutin en sont la preuve évidente. Mais ce n'est pas tout: sous la pression de l'UDC, les candidats ont été forcés de prendre réellement position face à des thèmes politiques. On a ainsi entendu des candidats des partis du centre se prononcer contre la reprise automatique du droit UE par la Suisse, contre un rattachement institutionnel de la Suisse à l'UE et contre une participation de la Suisse à l'action de sauvetage de l'euro. L'UDC ne manquera pas de le leur rappeler quand l'occasion se présentera.Il est étonnant de constater par quels moyens les partis du centre tentent de s'accrocher au pouvoir. Pour l'UDC, il s'agissait de viser une composition plus équilibrée du Conseil des Etats afin que les grands défis politiques attendant la Suisse puissent être relevés dans le sens voulu par la majorité des citoyennes et des citoyens. Or, dans plusieurs cantons l'unique objectif de ces milieux politiques étaient d'empêcher l'entrée de l'UDC dans la Petite Chambre. Pour y parvenir, les partis du centre n'ont même pas hésité à favoriser des personnalités au profil socialiste. C'est à cause d'eux que des idées politiques comme la suppression de l'armée, l'adhésion à l'UE, l'élimination du capitalisme ou encore l'introduction d'un impôt sur les successions, qui pénalise notamment les PME, sont désormais représentées au Conseil des Etats en lieu et place de positions bourgeoises. Favoriser ce genre de positions politiques dans le seul but de nuire à l'UDC, voilà qui est pour le moins inquiétant.
L'UDC garde son cap
L'UDC savait bien que les élections au Conseil des Etats allaient être difficiles. Le siège grison avait déjà été abandonné avant les élections au profit d'un mandat au Conseil national. Dans d'autres cantons, la situation de départ était de toute manière malaisée. Lors de la conférence de presse 101 jours avant les élections, le conseiller national Toni Brunner, président du parti, a parfaitement résumé la situation: "Comme cela a été annoncé, l'UDC présente dans presque tous les cantons des candidats au Conseil des Etats. Un succès aux élections de 2011 déjà serait cependant une surprise. En effet, dans les cantons où elle a infligé ces dernières décennies des défaites historiques aux autres partis, l'UDC ne parvient guère à s'imposer dans des élections au système majoritaire. Cela dit, il est grand temps de faire de la lumière dans la 'chambre noire' du Conseil des Etats. Au fil des années passées, la Chambre des cantons s'est écartée des intérêts de la Suisse pour devenir excessivement europhile. C'est dire que l'UDC investit dans l'avenir en participant aux élections au Conseil des Etats."L'UDC ne perdra pas de vue cet objectif. Elle maintient son intention d'être représentée à moyen et à long terme au Conseil des Etats conformément à sa force électorale. Elle se lancera donc également lors des prochaines élections avec des candidats profilés. Le public sera toujours plus sensible aux décisions du Conseil des Etats. Ce dernier devrait avoir l'intelligence d'en tenir compte en faisant toute la lumière sur ses votes. A côté de l'UDC, le PS a lui aussi soutenu cette revendication dans la campagne électorale. La balle est maintenant dans le camp des partis du centre.
P.S.: l'UDC Suisse félicite Peter Föhn (UDC/SZ) de son élection au Conseil des Etats. Elle tient également à exprimer sa gratitude à tous les candidats qui se sont mis à disposition pour un deuxième tour de scrutin malgré une situation de départ difficile.
Martin Baltisser, secrétaire général UDC Suisse
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