06/04/2016

Les socialistes n'ont aucune peine à dépenser l'argent des contribuables

Tout va bien en Ville de Genève. L’argent coule à flot, on n’a qu’à le dépenser. Des coupes modestes de 2,5 millions de francs dans le budget n’ont pas de raison d’être, car le Conseil administratif a présenté un budget excédentaire de 8,2 millions de francs! Tout au contraire, pour la gauche, il faut chercher de nouvelles dépenses. Le mot endettement, elle ne le comprend pas. Les chiffres sont pourtant clairs: La Ville de Genève a eu, fin 2014, des dettes à court, moyen et long termes à hauteur de Frs 1’500’000’000.-. Un signe d’alarme pour l’UDC pour qui chaque franc dépensé doit d’abord être gagné.
Dans leur recherche effrénée de nouvelles dépenses, les Conseillers municipaux du PS ont été particulièrement inventifs. Sous prétexte de la suppression du taux plancher de Frs 1,20 pour 1 €, ils se sont souciés des tournées des compagnies indépendantes, pourtant déjà largement subventionnées. Ils ont argué que le rayonnement desdites compagnies à l’étranger était compromis à cause de leur domiciliation en Suisse. Sylvain Thévoz a notamment mentionné Giles Jobin, Dorian Rossel, Oscar Gómez Mata ou Foofwa d’Imobilité, acteurs culturels vulnérables, selon lui, face aux coûts occasionnés par cette suppression du taux plancher.

Tout va très bien madame la marquise

La Commission des arts et de la culture (CARTS) a donc étudié cette exigence en forme de motion (M-1168 A), en commençant par l’audition du magistrat du département de la culture et du sport, par ailleurs aussi membre du parti socialiste. Quel n’était donc pas l’étonnement des commissaires de constater que ses troupes n’avaient pas jugé utile de le consulter avant le dépôt de leur motion. Tant le magistrat Sami Kanaan que les fonctionnaires qui l’accompagnaient étaient unanimes pour nier sa pertinence. La Ville de Genève ne joue qu’un rôle subsidiaire dans le financement des tournées, en y participant avec Frs 450’000.-, tandis que Pro Helvetia dépensait 31,4 millions de francs. S’y ajoute la Commission romande de diffusion des spectacles (CORODIS) qui vise à soutenir la diffusion de projets d’artistes romands à l’échelle nationale et internationale avec un budget de Frs 900’000.-. Le canton de Genève joue aussi un rôle non négligeable. Il participe à hauteur de Frs 711’870.- au rayonnement des artistes genevois, sans oublier l’apport de fondations privées.
Manque de bol pour Pascal Holenweg et compagnie, aucune institution culturelle n’avait encore alerté le Service culturel de la Ville au sujet d’un déficit lié à la problématique du franc fort. Des cas vraiment problématiques comme par exemple Gli Angeli qui a enregistré une perte de Frs 15’000.- pour les tournées 2015 avaient été réglés par une augmentation de la subvention.
Malgré ces éclaircissements qui auraient convaincu plus d’un, les Socialistes et avec eux la gauche irresponsable ont persisté dans l’erreur et ont voulu entendre les deux compagnies proposées par Sylvain Thévoz. La guigne continue: les responsables de Foofwa d’Immobilité ont rapporté un impact minime de la suppression du taux plancher. Pour eux, il a toujours été difficile de tourner aux niveaux national et international. Le problème de la cherté intrinsèque des spectacles est dû aux salaires suisses. S’il fallait faire quelque chose, ce serait plutôt alléger les contraintes administratives et éventuellement créer un fonds pour les tournées. Gilles Jobin, quant à lui, ne les a pas contredit non plus: avant la suppression du taux plancher, il était déjà difficile d’exporter les spectacles suisses.
La CARTS a donc donné à cette motion de la gauche la destinée qu’elle avait bien méritée: elle a refusé d’auditionner d’autres compagnies et l'a rejetée. Gageons que le Conseil municipal lui réservera le même sort.


Manège au borde de la mer

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