Intervention de Pierre Scherb,
conseiller municipal UDC et chef de groupe
Si la Ville de Genève a bien été fondée en Vieille-Ville et autour de la cathédrale Saint-Pierre, force est néanmoins de constater que son centre s’est déplacé lentement vers la rive droite. La gare Cornavin avait été construite en dehors de la Ville afin de ne pas la couper en deux et d’épargner aux Genevois les énormes nuisances dues à la vapeur et au bruit. Devenue un pôle d’attraction, les Genevois ont commencé à se rapprocher d’elle. Ce rapprochement s’est encore accéléré avec l’ouverture des nouvelles ligne du tram 14, 15 et 18. L’extension planifiée de la gare Cornavin veut maintenant en faire son centre. Au moins c’est l’impression qu’un des commissaires de la Commission de l’aménagement et de l’environnement a eu lors de la présentation de ce projet. Les travaux s’étalent ainsi de 2017, avec le lancement de l’avant-projet, à 2030 et la mise en service de la nouvelle gare. Des changements substantiels sont prévus, notamment la fermeture à la circulation de la rue de Montbrillant derrière la gare et la fermeture à la circulation de la place Cornavin. La rue des Alpes deviendra bi-directionnelle. Le boulevard James-Fazy sera réservé à la circulation, tandis que la rue des Terreaux-du-Temple sera réservée aux trams circulant dans les deux directions.
Avec ce projet, la Ville de Genève semble tabler sur une réduction de la circulation motorisée qui disparaîtra carrément des alentours de la gare. Les commissaires ont aussi eu l’impression que, pour se rendre depuis la rive gauche à la Perle du Lac, il faudrait passer par l’avenue Giuseppe-Motta, puis par l’avenue de France, c’est-à-dire par la moyenne ceinture planifiée par le canton de Genève, ce qui semble aberrant.
L’étude que le Conseil administratif sollicite devrait contenir la présentation des conséquences de la fermeture des axes routiers nord et sud longeant la gare Cornavin. Il s’agit de s’assurer que ces mesures ne prétéritent pas les commerçants qui verront une partie de leur clientèle s’en aller vers la France voisine. Il faut aussi garantir aux touristes l’accessibilité à la rade. La Ville de Genève, peut-elle être sûre d’une diminution de la circulation tandis que le plan directeur cantonal prévoit une Genève à 600’000 habitants avec autant d’étrangers en plus peu habitués et enclin à utiliser les vélos et transports publics et qui tiennent à leur propre voiture? A cela s’ajoute que la passion des jeunes qui s’est enflammée depuis quelques semaines pour le climat risque de retomber aussi rapidement qu’elle est apparue devant le constat qu’il est plus facile de réclamer des autres des mesures que de les appliquer à soi-même. Il est donc fort vraisemblable que la stratégie d’enfumage des verts échoue et que la raison l’emporte. Nous ne verrons probablement pas l’interdiction idéologique des chauffages au mazout et des moteurs à combustion ainsi que des taxes élevées sur les prix de l’essence et du mazout, mais plutôt la protection de l’environnement comme l’UDC la prône, c’est-à-dire par de nouvelles innovations et la recherche.
Pour toutes ces raisons et les incohérences du projet soulevées, même s’il ne s’agit que d’un crédit d’étude avec tout de même 4 milliards de francs en jeu au final, des travaux à n’en plus finir et une ville complètement bloquée et verrouillée, le groupe UDC votera non à ce complément d'étude.
Newsletter UDC N° 271 du 1er mai 2019
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