29/06/2021

« La hargne de la gauche médiatique contre ceux qu’elle considère comme ses ennemis fait penser à un remake de L’Exorciste »

Pour l’avocat et chroniqueur, l’inquiétude suscitée par le rapprochement entre Europe 1 et Cnews est révélatrice de l’amertume de journalistes de gauche face à la perte de leur magistère intellectuel.
Visite commentée des folies idéologiques de la semaine: Au hit-parade, et sans que je puisse souffrir la moindre contestation, je placerai la chercheuse Mathilde Cohen, attachée au CNRS s’il vous plaît, qui lors d’une conférence à Sciences Po, explique doctement que la cuisine française est raciste et incarne le symbole de la domination blanche sur les opprimés de couleur non chrétiens.

Le fait de contester l’abattage rituel serait l’un des symptômes du Mal pâle. Le juif végétarien blanc qui signe l’article n’y avait pas songé, lui qui pensait stupidement au malheur animal. Soyons lucides: tant que la sauce blanche n’aura pas été proscrite, les indigénistes indigestes l’auront sur l’estomac.

Suit de très près la décision de l’UEFA, organisatrice du championnat d’Europe de football, d’interdire les bouteilles de bière, même sans alcool, si les joueurs en font la demande pour motif religieux. Reste tout de même la question lancinante des femmes en cheveux.

Autre manifestation délirante, un projet de sculpture visant à rendre hommage à Johnny Hallyday devant le palais omnisports, où il chanta à plusieurs reprises, a provoqué une polémique politique. Emmanuelle Pierre-Marie, la maire écologiste du 12e arrondissement s’est montrée en effet très réservée à l’égard de l’œuvre incriminée montrant le chanteur défunt sur une moto Harley-Davidson. Ce symbole contraire « à une ville durable et apaisée» lui déplaît. Je suggérerais donc à la mairesse de génie, par esprit de compromis avec l’écologie, de montrer Jean-Philippe Smet sur une trottinette.

La folie idéologique principale du moment, à savoir l’obsession raciale et sexuée, fut manifestée par Télérama, qui ne voulut voir dans la journaliste expérimentée Christine Kelly, guadeloupéenne, qu’un vulgaire alibi.

Gilles-William Goldnadel

Un samedi soir sur Arte. Le 26 à 19h50. La télévision publique mais militante franco-allemande suggère tranquillement dans son journal que les pays européens, dont la France, emploieraient la torture contre les migrants illégaux. Ainsi, les méchants policiers feraient usage de leur matraque… La piqûre quotidienne d’intoxication à dose non létale. Pendant ce temps, sur son site, Désintox-Arte traque impitoyablement les fakes. Essentiellement ceux qui viendraient de droite.

Mais ce qui aura occupé principalement les folles passions de la gauche médiatique fut incarné par le rapprochement entre la télévision privée CNews et la radio toute aussi privée Europe 1. La folie idéologique principale du moment, à savoir l’obsession raciale et sexuée, fut principalement manifestée par Télérama le 23 juin, qui ne voulut voir dans la journaliste expérimentée Christine Kelly, guadeloupéenne, qu’un vulgaire alibi. L’obsession du fascisme par voie de calembour connut une rechute, incarnée par la Une de Libération qui trouva spirituel d’associer CNews et Europe 1 à «une bande FN». Il n’est pas sûr que ce faisant ce quotidien en souffrance y ait gagné un seul lecteur.

Une fois de plus, ce fut la radio du service public qui présenta des signes inquiétants d’hémiplégie morale. Le même jour, deux candidates au titre d’humoriste, non encore diplômées, enchaînèrent les gausseries gauchères des chaînes précitées. Sous ricanements capitonnés. «Le milliardaire Bolloré» en prit pour son grade. Il est des milliardaires qui ont meilleure presse. Soros George par exemple. Quiconque critique le spéculateur internationaliste risque à tout moment d’être taxé d’antisémite. Le breton tricolore Bolloré peut lui être brocardé sans danger. Après quoi, difficile de ne pas y déceler une action concertée, la préposée aux médias fit un sort particulier à Laurence Ferrari. D’aucuns pourraient voir dans ses sortilèges un médiocre remake radiophonique de L’Exorciste.

La gauche médiatique rêve du temps béni où son monopole n’était pas disputé. C’était au temps de son magistère intellectuel et moral.

Gilles-William Goldnadel

Plus profondément, la gauche médiatique souffre de la maladie de la mélancolie. Elle rêve du temps béni où son monopole n’était pas disputé. C’était au temps de son magistère intellectuel et moral. À cette époque, sa capacité de nuisance était telle, qu’elle pouvait encore décréter religieusement le Bien et le Mal. Ses grands prêtres et ses petits clercs ne pouvaient imaginer que d’autres opinions puissent s’exprimer publiquement sur les ondes que les siennes, conformes au droit canon cathodique.

C’est donc dans ce cadre inspiré que d’aucuns publièrent une tribune dans Le Monde pour dire tout le mal qu’ils pensaient du rapprochement impie. Ils ne pouvaient tolérer qu’Europe 1 devienne «une radio d’opinion». Un grand nombre de signataires étaient précisément membres, anciens ou actuels, de cette radio ronde qui refuse carrément le pluralisme lorsqu’il n’est pas coloré en rouge.

Comme le fit observer hérétiquement Arnaud Lagardère dans Le Figaro, la seule radio d’opinion qui devrait être moralement agréée serait cette radio publique. La seule pourtant très théoriquement vouée juridiquement à la neutralité.

La gauche mélancolique a fini par comprendre qu’elle avait perdu la bataille de l’intelligence. Elle sait qu’elle a toujours les moyens, avec ses gros sabots médiatiques, de gagner celle de l’intolérance.

En piétinant les libertés.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info.

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