A l’occasion de ce débat, sur la construction d’un nouveau parking ainsi que du réaménagement en zone piétonne du périmètre de Rive, nous voilà pris dans un énième épisode du feuilleton anti-bagnoles scénarisé par la gauche.
Bien que nous partagions certaines préoccupations de la gauche devant un développement constant de notre population – développement qu’elle soutient mordicus – et par conséquence de l’augmentation des besoins de déplacements, il nous paraît sensé d’adapter, là où on le peut encore, nos infrastructures au besoin des Genevois, sans sectarisme, donc sans désavantager l’un ou l’autre moyen de transport.
Ce nouveau parking est un projet important, à contre-courant de la politique de mobilité menée par la majorité de ce Conseil municipal consistant à flinguer le transport privé motorisé, bien que ce dernier reste le principal moyen de transport dans notre canton malgré toutes les entraves imaginables que la gauche inflige à une très large partie de la population. Pourtant ce projet s’inscrit dans la volonté populaire de piétonniser l’hyper-centre de notre commune, ce qui devrait plaire à cette même gauche.
C’est un projet qui respecte notre Constitution. En son article 190, ne précise-t-elle pas que l’Etat « facilite les déplacements en visant la complémentarité, la sécurité et la fluidité des divers moyens de transport publics et privés.». Et toujours dans le même article, ne rappelle-t-elle pas également qu’elle « garantit la liberté individuelle du choix du mode de transport». Si notre population ne cesse d’augmenter, la fluidité du trafic, quant à elle, ne cesse de diminuer. Entre 2010 et 2015, la vitesse moyenne a diminuée pour les déplacements effectués avec des transports individuels motorisés (voiture, moto, scooter, vélomoteur, etc.), passant de 22,4 à 20,6 km/h.
Sans surprise, les déplacements en transports individuels motorisés les plus lents sont ceux qui s'effectuent au centre du canton et les plus rapides entre les communes périurbaines et celles suburbaines. L’une des causes de ce ralentissement, outre les innombrables chantiers complexifiant à l’extrême tout déplacement dans notre commune, c’est la recherche de places de parking. La récente décision du Gd Conseil de supprimer 4'000 places de parc ne va évidemment pas améliorer ce fait et encore moins respecter notre Constitution.
Mais revenons à la proposition du Conseil administratif (PR-1305) qui apporte une solution, quoi qu’en disent ses détracteurs, proposée sous la forme d’une convention signée entre la société Parking Clé-de-Rive et la Ville de Genève. Elle pose comme principe premier la réalisation conjointe et simultanée du parking et de la zone piétonne. Nous décidons aujourd’hui de l’octroi du droit de superficie, nous demandons aujourd’hui au Gd Conseil l’octroi d’une concession d’utilisation accrue du domaine public, nous votons aujourd’hui un financement des aménagements de surface et en sous-sol, nécessaires à ce projet.
Je note au passage que le coût de réalisation de la zone piétonne, 34 millions de francs, n’est pour une fois pas particulièrement excessif au regard du prix de certains parcs ou certaines places que la Ville a récemment réaménagés.
L’UDC avait approuvé en 2009 le plan directeur communal qui conditionnait la réalisation d’une première zone piétonne à la réalisation d’un parking souterrain. Nous maintenons cette décision après avoir étudié longuement ce projet. Avec en prime, le réaménagement du Rond-Point de Rive et du Cours de Rive, qui est sans doute l’endroit le plus moche et peut-être le plus dangereux de la commune.
Principalement parce que les 498 places de parc supprimés en surface seront totalement compensées par la réalisation de ce parking, dont 100 places seront réservées pour les habitants des Eaux-Vives. Il est heureux que l’on y ait pensé, ne résolvant qu’en partie le cauchemar de ces habitants en recherche continuelle de places de parc.
200 places seront supprimées dans le périmètre proche de Rive, dès le début des travaux. Elles manqueront dans ce secteur et reporteront les automobilistes sur le pourtour de Rive, générant ainsi plus de trafic et de complications pour tous les usagers. J’espère vivement que les services de M. Pagani prendront en compte ce handicap et que des signalisations efficaces seront proposées aux usagers.
Certes, ce projet est loin d’être totalement satisfaisant. Ce serait bien la première fois qu’un projet genevois serait parfait. Je pense à la circulation des bus à deux voies dans chaque sens dans la rue d’Italie ou encore la création de zones piétonnes autorisées aux vélos et autres moyens légers et parfois farfelus de déplacements à deux roues. Ces zones piétonnes seront indiscutablement dangereuses pour les piétons et plus particulièrement pour les personnes âgées et les personne handicapées. Le groupe UDC attend de la Ville des solutions pratiques pour sécuriser ce secteur.
Alors, ce projet est-il désuet, est-il aussi archaïque que l’affirme la gauche ? Pour l’UDC, ce projet n’est pas parfait mais pas au point de le refuser, telle est la conclusion qui nous amène à soutenir la proposition du Conseil administratif.
Newsletter UDC N° 293 du 13 novembre 2019
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