Sans remettre en question le potentiel politique de ces deux femmes, il est regrettable que les interviews et échanges télévisés qui ont suivi cette élection n’aient, dans leur plus grande partie, relevé aucune autre compétence aux deux nouvelles élues que leur appartenance sexuelle. C’en devenait presque humiliant pour elles. N’ont-elles vraiment aucun autre atout réellement politique que l’on pourrait saluer et mettre en avant ? N’ont-elles été élues que parce qu’elles sont femmes ?
Cette prétendue valorisation de la femme est d’une incohérence criante. Ce n’est pas « valoriser » la femme que de faire de son appartenance sexuelle son seul argument politique. Ce n’est pas « travailler à plus d’égalité » que de vouloir privilégier des candidatures féminines sans tenir compte des compétences de chacun. Ce n’est pas « libérer » la femme que la sortir du modèle de femme au foyer pour lui proposer un autre carcan d’idéal à atteindre. Car la gauche se prétend ardemment féministe, mais elle ne défend en réalité qu’un seul profil féminin : la femme professionnellement active et salariée et, bien sûr, féministe militante.
La femme est devenue aujourd’hui un argument politique. On la victimise pour ensuite prétendre la défendre. Toute femme qui ne correspond pas au modèle féminin porté par la gauche est vue comme une victime qui s’ignore ; victime de son éducation, victime de la société, victime de son employeur ; victime en général de ces hommes, tous finalement oppresseurs et agresseurs en puissance. Et puis on vient à son secours. On défend la pauvre femme en prônant l’écriture inclusive ; on défend la pauvre femme en dénonçant les emballages roses sur les produits pour filles ; on défend la pauvre femme en réclamant des quotas. Plus de groupe, qu’il soit politique ou professionnel, qui ne doive commencer à se compter pour s’assurer de la parité des sexes. Ainsi, plutôt que de travailler à l’harmonie de notre société, la gauche crée un clivage, une nouvelle lutte des classes qui dresse la femme contre l’homme (l’ampleur du mouvement #MeToo a montré la violence que peut prendre cette lutte).
Nous, femmes UDC, sommes lassées d’être un objet politique instrumentalisé par une gauche qui prétend nous libérer pour mieux nous enfermer dans un autre idéal. Qu’on cesse de nous humilier en prétendant nous défendre ! Nous avons assez de potentiel politique pour être élues grâce à nos compétences. Nous ne sommes pas des victimes, et nous ne sommes pas des objets politiques. Notre première préoccupation ne veut pas être de travailler à créer un féminin au mot « ambassadeur » ou à veiller à ce que les petites filles jouent aux voitures dans nos crèches. Nous sommes UDC d’abord, et nous défendons la ligne politique de notre parti. Nous voulons incarner une vision plurielle et responsable de la femme et sommes une voix de plus au service de nos idées. Car le fait d’être femme n’est pas synonyme d’être à gauche et il s’agit de le montrer.
Nous entendons représenter ces femmes vraiment fortes, capables d’envisager la politique autrement que comme une politique de femme qui ne pense qu’à la femme et ne lutte que pour elle. Car oui, on peut être femme aujourd’hui et penser « bien commun », penser « société », même si cela implique parfois de soutenir une candidature masculine contre une candidature féminine. Même si cela implique pour certaines de mettre leur carrière entre parenthèses pour se porter vers les autres. Tel est le rôle de la femme de droite aujourd’hui : réaffirmer que nous sommes égaux en droits comme en devoirs et que, ensemble, nous devons travailler à l’harmonie d’une société qui ne laisse personne de côté. Les femmes UDC sont là pour apporter aux différentes sections cantonales une plus-value visuelle et politique ; elles sont disposées à prêter leur voix à des sujets qui seraient peut-être plus pertinemment ou plus efficacement défendus par des femmes. Elles ne travaillent pas contre les hommes, mais bien avec eux, pour le bien commun.
Car c’est à droite qu’est l’avenir de la femme vraiment forte, vraiment responsable, vraiment politique au sens noble du terme.
On l’a vu lors de l’initiative du PDC qui désirait permettre aux familles s’occupant elles-mêmes de leurs enfants de déduire une certaine somme des impôts. La gauche s’est violemment opposée à cette initiative, affirmant qu’elle allait à l’encontre des intérêts de la femme car elle valorisait le travail au foyer. Paradoxalement, l’action du Conseiller national Jean Christophe Schwaab qui démissionne de sa fonction pour s’occuper de son fils malade a fait les premières pages des journaux ; générosité valorisée parce que c’est l’action d’un homme. Qu’auraient dit les média s’il s’était agi de l’action d’une femme de droite ? Définitivement, nous ne sommes pas davantage libres de nos choix aujourd’hui qu’hier ; les étiquettes posées sur les mêmes actions ont simplement changé.
(Discours de Mme Lucie Rochat tenu lors de la soirée Escalade de l'UDC Genève du 7 décembre 2018)
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Texte brillantissime d'une allocution qui, sans doute, a été applaudie à tout rompre.
RépondreSupprimerOn en a marre de cette manière de voir les choses. Aujourd'hui les femmes ont conquis le droit de siéger partout, même au CF. Alors laissons de côté l'argument du sexe (bravo à Lucie Rochat qui se refuse à employer le stupide mot "genre") et ne parlons que des compétences.
Notre Femme au Foyer nationale Viola Anmherd (Am Herd en allemand signifie Au Foyer) m'a beaucoup déçu. Son élection avait fait naître un espoir qu'une Haut-Valaisanne ait des bonnes idées pour notre armée. Mais elle est nulle. Elle n'a qu'une obsession: se faire bien voir en "féminisant" l'armée et en nommant des officiers supérieurs transgenre. C'est agaçant.
J'ai vu l'émission sur la lieutante-colonelle Christine, ex-Christian Hug au physique de déménageur. C'était pénible. Est-ce qu'au combat les hommes vont respecter un chef qui s'est fait castrer? On ne sait jamais, la nature humaine est tellement étrange. Mais il est permis d'en douter.