Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers municipaux,
C’est un honneur de m’adresser à vous en tant que représentant de l’Union démocratique du centre lors de ce vote solennel de réaffirmation des principes de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Ces principes ont été adoptée le 10 décembre 1948 à Paris. Bien entendu, ils ne surgissaient pas de nulle part, mais ont une longue histoire qui a peut-être commencé avec l’adoption de la Magna Charta en Angleterre, le 15 juin 1215, mais dont la vraie origine est sûrement dans le désir de l’homme de poursuivre un idéal qui le dépasse. Cette déclaration est aussi issue de l’engagement des hommes et femmes du XVIIIème siècle, afin de limiter le pouvoir de l’Etat, d’accorder des libertés considérables aux citoyens et de renforcer la démocratie.
Il s’est agi d’un vrai changement de paradigme, tant il est vrai que les sociétés traditionnelles soumettaient l’individu à la communauté. Ce n’est que dans la conception chrétienne et, plus tard, libérale que l’être humain est considéré comme un individu doué de raison et appelé à être libre. Les droits de l’homme ont aussi érigé le peuple en tant que souverain, c’est-à-dire autorité suprême de l’Etat. La démocratie a ainsi été désigné comme la norme parmi toutes les formes d’Etat.
Ce beau projet est toujours menacé aujourd’hui, mais plus seulement de l’extérieur. Pensés initialement à restreindre le pouvoir des Etats, les droits de l’homme sont de plus en plus utilisé comme arme de la gauche contre les libéraux afin d’accroître le pouvoir de l’Etat et des institutions internationales. Il est le plus souvent oublié que les droits de l’homme peuvent par nature être limités. Tandis que les auteurs de la déclaration universelle des droits de l’homme l’ont rédigé avec un soin particulier, les droits humains sont aujourd’hui évoqués à tout bout de champ, à tort et à travers.
Prenons par exemple l’art. 15 DUDH qui dit que toute individu a droit à une nationalité et que nul ne peut arbitrairement être privé du droit de changer de nationalité. Nulle part, il n’est question d’un droit minimum d’une nationalité. Néanmoins aujourd’hui il y a des individus en possession de deux voire même de plusieurs nationalités. Nous nous demandons donc si nous ne sommes pas là en face d’une violation des droits de l’homme qui est cependant tolérée, malgré le fait qu’elle est à l’origine de beaucoup de problèmes que nos sociétés modernes connaissent aujourd’hui. Prenons encore l’art. 14 DUDH qui confère à toute personne le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. On oublie facilement que ce droit n’existe pas sans persécution. La grande majorité de ceux qui se réfugient aujourd’hui aux Etats-Unis ou en Europe ne peuvent donc pas l'invoquer - heureusement.
Beaucoup de violations crasses des droits de l’homme passent sous silence, comme par exemple la condamnation à mort d’Asia Bibi, une Pakistanaise avec la «mauvaise» religion pour avoir bu un peu d’eau. Salman Rushdie, quant à lui, est condamné à vivre dans la clandestinité pour avoir écrit un livre qui n’a pas plu à des religieux sortis d’un autre âge, pourrait-on penser, s’il ne s’agissait pas de la caste qui dirige aujourd’hui tout un pays et a des influences bien au-delà. On aimerait justement entendre plus fortement le Conseil des droits de l’homme dans des situations pareilles et non seulement lorsqu’il s’agit de défendre tout un peuple, comme les Rohingyas - aussi nécessaire soit-il. Les droits de l’homme, en réalité, concernent chaque homme individuellement et leur violation n’est pas seulement condamnable si elle est commise en masse.
Beaucoup de nos citoyens ne veulent plus entendre parler des droits de l’homme, tellement ils n’en peuvent plus de les voir invoquer pour couvrir des abus, pour les réduire au silence ou encore pour leur imposer des devoirs. Pensons encore au fait que les Etats Unis, le pays dont est issue Eleanor Roosevelt, la présidente de la commission de rédaction de la DUDH, vient de quitter le Conseil des droits de l’homme. C’est compréhensible, mais tout de même dommage, tant il est vrai que le principe des droits de l’homme est en réalité la réalisation de hautes valeurs spirituelles et morales. Il est temps de le rappeler au moment de célébrer le 70e anniversaire de leur déclaration. Ne jetons donc pas le bébé avec l’eau du bain. Mettons plutôt fin à une prolifération de toujours nouveaux soi-disant droits humains, et sauvons les droits de l’homme en revenant à leur expression fixée il y a bientôt 70 ans.
Cela dit, l’UDC fait pour une fois fi de la compétence limitée du Conseil municipal qui lui assigne de s’occuper seulement des affaires de la Ville de Genève et approuve la réaffirmation de l’adhésion du Conseil municipal aux principes de la déclaration universelle des droits de l’homme.
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