09/04/2021

La Maison-Blanche prépare-t-elle la fin prématurée de Joe Biden ?

 Selon une fuite d’un email émanant de l’équipe de communication de la Maison-Blanche, les agences fédérales ont été appelées à « veiller à faire référence à l’administration actuelle en tant qu »Administration Biden-Harris’ au lieu d »Administration Biden’, comme c’est la norme, dans les communications publiques officielles ».

L’expression « Administration Biden-Harris » est en gras dans l’email qui a été divulgué à Outspoken (1), un petit média gay. Il pourrait s’agir d’un faux ou d’une confusion, mais la mention inhabituelle apparaît bien partout dans les documents et communications officiels :

La page de la Maison-Blanche sur Twitter mentionne clairement « Administration Biden-Harris » :

Le compte du groupe de réponse au coronavirus de la Maison-Blanche sur Twitter mentionne lui aussi « Administration Biden-Harris » :
Le site de la Maison-Blanche précise bien, partout, l’expression « Administration Biden-Harris » :
Les communiqués de presse et autres communications des ministères de l’Agriculture, du Commerce, de la Défense, de l’Éducation, de l’Énergie, de la Santé et des Services sociaux, de la Sécurité intérieure, du Logement et du Développement urbain, de l’Intérieur, du Travail, de l’État, des Transports, du Trésor, des Anciens combattants et du Procureur général – tous font exclusivement référence à « l’Administration Biden-Harris », au lieu de ne nommer que le président, ce qui était la coutume jusqu’à présent.

Ce changement d’expression officielle fait sourciller ceux qui pensent que le président Biden est mentalement inapte à servir, et qu’il est lentement poussé vers la sortie et remplacé par la vice-présidente Kamala Harris, car un tissu d’événements viennent renforcer ces soupçons, à commencer par les mois d’hésitations de Joe Biden à se présenter, et ses très fréquents signes d’égarement en public (un jour il ne sait pas où il se trouve, il confond sa sœur et sa femme, tient des propos incohérents, ne finit pas ses phrases et semble perdu dans ses pensées, sort du champ de la caméra et s’en va au beau milieu d’un discours, tout en continuant à parler, avance des chiffres aberrants – sans se corriger ou s’en rendre compte, etc. les vidéos ne manquent pas.

Ces hypothèses pourraient être considérées comme du complotisme si l’adoption de cette exceptionnelle expression officielle « Administration Biden-Harris », ne s’accompagnait pas des réalités mentionnées ci-dessus. Il est possible que tout ceci ne soit que de suites de coïncidences, et la décision d’une administration progressiste de mettre en avant pour la première fois une femme, de couleur, à ce poste. Cela n’explique cependant pas tout, et commence à faire beaucoup. Tellement que des sites de gauche comme Politico évoquent la place anormalement importante donnée à Harris en matière d’Affaires étrangères – un poste qui consiste à rencontrer des homologues étrangers pas toujours en meilleurs termes avec l’Amérique.

Une vice-présidence sans connaissance ni expérience, en charge du délicat secteur des Affaires étrangères


Fin février, Politico s’étonnait (2) de la place qui est donnée à Kamala Harris au plan diplomatique, alors que sa seule expérience professionnelle concerne les questions intérieures, tandis que Biden, par contraste, en a (ou en avait) une compréhension solide :

Par rapport à l’actuel occupant du Bureau ovale, relève Politico, M. Harris arrive au poste de vice-président en tant que néophyte en matière de politique étrangère. M. Biden a développé des relations avec des dirigeants étrangers au cours de décennies passées à Washington, notamment en tant que membre puis président de la Commission sénatoriale des Relations étrangères et en tant que vice-président du président Obama, ce qui l’a amené à visiter plus de 50 pays en huit ans.

Mme Harris a passé l’essentiel de sa carrière en tant que procureur, et a accédé au poste de procureur général de Californie. Bien qu’elle ait siégé à la commission du Renseignement pendant ses quatre années au Sénat américain, les Affaires étrangères n’ont pas constitué un axe politique majeur, ni pendant son séjour à Washington ni pendant sa campagne présidentielle.

Et après une carrière politique axée sur les questions intérieures, en particulier l’application de la loi, M. Biden, [JPG : ou ceux qui prennent les décisions], souhaite que Mme Harris rattrape son retard et l’a exhortée à s’engager directement auprès des dirigeants étrangers et à développer ses propres relations avec les principaux partenaires des États-Unis.

https://www.politico.com/news/2021/02/26/kamala-harris-foreign-policy-vp-471721

Des exemples où Harris remplace déjà Biden


M. Harris a eu plus d’entretiens politiques en tête-à-tête avec les dirigeants du monde entier que le président lui-même, ce qui est inhabituel pour un vice-président.

Le manège a commencé tôt :

  • Le lendemain de l’inauguration, M. Harris a appelé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé pour discuter du rôle des États-Unis dans la réponse mondiale au Covid-19.
  • En février, c’est Harris et non Biden qui communique avec le président français Macron
  • En plus de ces appels, Mme Harris a accompagné M. Biden lors de sa première apparition au département d’État, où elle a prononcé un bref discours réitérant l’engagement de l’administration « à respecter les normes les plus élevées en matière d’intégrité et de responsabilité, d’inclusivité et de diplomatie ».
  • Après avoir prononcé un discours au département d’État, elle a participé à la première réunion bilatérale de la nouvelle administration entre les États-Unis et le Canada – une occasion que M. Biden lui-même n’a pas eue lorsqu’il était vice-président.
  • C’est Harris et non Biden qui échange avec Trudeau
  • La dernière en date a eu lieu avec le Première ministre norvégien Erna Solberg, un appel au cours duquel Mme Harris a « affirmé son engagement à approfondir l’alliance solide entre la Norvège et les États-Unis ».
  • Mme Harris « sera considérée par tout le monde comme une présidente potentielle en puissance », a déclaré un ambassadeur européen en février, rapporte (2) Politico. « Beaucoup plus que lors des présidences précédentes », ajoutait cette personne.
  • Mme Harris a également eu des déjeuners hebdomadaires avec le secrétaire d’État Antony Blinken, un vétéran de la politique étrangère et de la sécurité nationale dont l’expérience rivalise avec celle de M. Biden.
  • Et les conseillers en matière de Sécurité nationale d’Harris, Nancy McEldowney et Philip Gordon, sont eux-mêmes des diplomates de longue date.

A moins que 2024…

Il existe une autre hypothèse, laquelle n’exclut pas la première. Et c’est l’option présidentielle de 2024, ou 2028.

Après tout, si Joe Biden a été propulsé à la présidence pour représenter le parti Démocrate, c’est pour la simple raison qu’il n’a pas d’alternative : il n’existe aucune personnalité, existante ou montante, comme figure déterminante et représentante de ce parti qui a fait un virage à gauche prononcé. Elizabeth Warren « Pocahontas » et Bernie Sanders sont des blancs, et des momies gauchistes, dont les milliardaires démocrates ont la frousse – à juste raison. AOC est trop jeune, incontrôlée, hystérique et menteuse, trop socialiste aussi. Reste qui ? Kamala Harris.

Harris n’est pas du premier choix – n’oublions pas que les électeurs ne l’aiment pas, et qu’elle a du abandonner la primaire à moins de 3 % de taux de popularité et à court d’argent – mais en tant que vice-présidente, elle coche maintenant les cases notoriété et respectabilité. Ne lui manquent que les cases expérience – qu’elle est en train d’acquérir en politique étrangère, et elle fera une candidate présentable – faute de mieux.

Mais Biden représente l’homme politique blanc traditionnel tandis que la vice-présidente Harris représente les progressistes : femme, famille recomposée, non-blanche, père noir et étranger… Mais ses idées politiques attendent encore d’être formulées.

Le fait de développer ses propres références en matière de politique étrangère et d’être considérée comme le partenaire de Biden sur ces questions lui donnera un avantage en 2024 ou 2028.

Pour cela, Harris doit développer ses relations avec les dirigeants étrangers et créer son profil sur la scène intérieure et internationale, deux outils indispensables en matière de relations étrangères et de reconnaissance lors des élections.

Conclusion

Voici comment le Washington Examiner résume (3) la situation présente :

Cette spéculation sur l’aptitude du président est ce qui se produit lorsque le nouveau commandant en chef prend presque deux fois plus de temps que n’importe quel autre président au cours des 92 dernières années pour tenir une conférence de presse en solo.

C’est ce qui se passe lorsque, à maintes reprises, le président fait des faux pas verbaux et physiques en public, même s’il apparaît en public bien moins souvent que la plupart des présidents.

C’est ce qui arrive lorsqu’il a souvent l’air fatigué ou confus et qu’il a passé la majeure partie de la campagne de l’année précédente à se cacher dans sa cave.

https://www.washingtonexaminer.com/opinion/biden-makes-us-wonder-whose-administration-it-really-is?utm_source=msn&utm_medium=referral&utm_campaign=msn_feed

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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