Curieux, j’ai souhaité voir où en est ce pays. J’ai commencé par vérifier les faits : est-ce que le pays a vraiment mis en place le protocole Raoult, c’est-à-dire en traitement précoce, et quels furent les résultats. C’est ce que je vous propose d’examiner ensemble aujourd’hui.
- Le 29 mai 2020, un article de la BBC (1) évoquait admiratif la façon dont la Turquie avait pris le contrôle de la pandémie. La journaliste Orla Guerin faisait remarquer que le chiffre de 4 397 morts était « relativement faible pour une population de 83 millions d’habitants ». Elle expliquait que le pays avait décidé de traiter les patients à l’hydroxychloroquine, précisant que « Le pays a des leçons à donner en matière de santé publique ».
Le médecin-chef Nurettin Yiyit, de l’hôpital Varank, interrogé par ma consœur, affirmait qu’il est essentiel d’utiliser l’hydroxychloroquine à un stade précoce.
« Les autres pays utilisent ce médicament trop tard », disait-il, « notamment les États-Unis. Nous ne l’utilisons qu’au début. Nous n’avons aucune hésitation à propos de ce médicament. Nous croyons qu’il est efficace parce que nous obtenons des résultats. »
Le docteur expliquait que l’approche turque consiste à « devancer le virus », en traitant tôt et de manière agressive. Son hôpital utilise de l’hydroxychloroquine et d’autres médicaments, ainsi que du plasma sanguin et de l’oxygène à haute concentration.
Ceci confirmait les dires de mon amie : la Turquie a appliqué le protocole Raoult.
- Apparemment, la Turquie semblait avoir gagné son pari : jusqu’à novembre 2020, la courbe des nouveaux cas était plate alors que le monde observait des vagues plus ou moins fortes selon les pays :
- Depuis, malgré une baisse de décembre 2020 à février 2021, les chiffres explosent, le pays est en panique, avec un nombre de nouveaux cas quotidien qui dépasse dorénavant les chiffres de l’Europe et du Moyen-Orient (3), 52 676 le 10 avril :
- Le nombre de morts est lui aussi violemment reparti à la hausse :
Ankara a imputé la responsabilité de la recrudescence des infections aux variantes du coronavirus, affirmant qu’environ 85 % du total des cas dans le pays sont dus à la variante identifiée pour la première fois en Grande-Bretagne, ainsi qu’au manque de respect des mesures de distanciation sociale et le port de masques.
Ankara mise tout sur le vaccin
Ce vendredi, le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, a déclaré (2) au quotidien Hurriyet que la solution à la « grave augmentation » des infections était d’accélérer les vaccinations, ajoutant qu’il visait à ce que tous les citoyens de plus de 20 ans soient vaccinés d’ici juillet.
Le pays a commencé la vaccination de masse contre le COVID-19 le 14 janvier, après que les autorités ont approuvé l’utilisation d’urgence du vaccin chinois Sinovac. Plus de 10 896 000 personnes ont été vaccinées jusqu’à présent, soit 11 % de la population (3).
Hélas, la Chine vient de déclarer (4) que son vaccin a un taux d’efficacité extrêmement faible :
Le vaccin chinois « n’a pas des taux de protection très élevé », a déclaré Gao Fu, directeur des Centres chinois de contrôle des maladies, dans un aveu rare lors d’une conférence organisée samedi dans la ville de Chengdu, dans le sud-ouest du pays.
« Nous examinons maintenant la question de savoir si nous devrions utiliser différents vaccins provenant de différentes lignes techniques pour le processus d’immunisation », a ajouté Gao.
Au Brésil, une étude effectuée sur les patients a déterminé que le taux d’efficacité est de 50,38 % (5).
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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