28/02/2021

Les Juges Kavanaugh et Barrett sont-ils des copies conformes de John Roberts ?

Les juges Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett ont fortement déçu ceux qui pensaient qu’ils allaient, en bons conservateurs, agir de manière à faire respecter la Constitution. Au lieu de cela, ces deux juges nommés par le Président Trump, se sont rangés du côté du président de la Cour Suprême des États-Unis, le juge Roberts (un anti-Trump avoué), et ont refusé l’examen des cas de fraude électorale présentés par la Pennsylvanie et par le Texas. De plus, lundi dernier (le 22 février) ils ont décidé qu’un procureur de New York peut obtenir les déclarations d’impôts de l’ex-Président Donald Trump.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article du Rabbin Aryeh Spero, paru sur le site d’American Thinker, le 26 février.

Kavanaugh et Barrett sont-ils soumis à John Roberts ?

Tout ce travail fait pour les juges Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett !

Et la foi mise en eux ! Comme pour John Roberts auparavant, nous sommes une fois de plus victimes d’une affection non partagée et d’efforts gaspillés.

Comme d’autres Républicains, j’ai consacré beaucoup d’heures et d’efforts à faire ma part pour obtenir la confirmation des trois. J’ai écrit des articles, fait des interviews à la radio et à la télévision, prononcé des discours, appelé des sénateurs et demandé à mes amis de le faire, et parlé à d’innombrables personnes.

J’ai même assisté aux audiences du Sénat pour deux d’entre eux ; et dans le cas de Brett Kavanaugh, je me suis retrouvé face à face avec un groupe de «féministes» surexcitées qui m’empêchaient de me rendre à la salle d’audience du Sénat. J’ai été malmené par elles alors qu’elles étaient dans les files d’attente, et harcelé dans le bureau occupé par ces manifestantes «non-insurrectionnelles» alors que j’essayais d’obtenir mon billet préétabli qu’elles avaient jeté. (Il est intéressant de noter que lorsque je me suis plaint de la façon dont les manifestantes «progressistes» s’étaient emparés du bureau du sénateur Grassley, on m’a répondu : « C’est un espace public, ouvert au peuple, et nous ne pouvons pas l’empêcher d’exercer son droit de parole et de réunion »).

J’ai parcouru plus de 800 miles, payé des motels et, au fil des ans, j’ai pris des congés pour aider ces candidats à devenir des juges confirmés. Comme tant d’autres de notre côté, nous avons cru en eux. Enfin, des juges forts, conservateurs comme nous. La Cour était enfin à nous… un rêve devenu réalité.

Eh bien, le rêve est mort et nos espoirs pour la Grande Cause n’ont pas été respectés par ceux au nom desquels nous avons travaillé si inlassablement.

Tout d’abord, le trio Roberts/Kavanaugh/ ACB ( Amy Coney Barrett) n’a pas accepté de prendre l’affaire du Texas menée par les Procureurs généraux du Texas et de nombreux autres États, soutenus par 100 Représentants du Congrès, qui affirmaient logiquement que les électeurs de leurs États respectifs avaient été privés de leur droit de vote par les illégalités des États qui avaient contourné leurs lois électorales pour garantir une victoire électorale nationale aux Démocrates, annulant de fait un résultat électoral équitable pour ceux qui votaient dans d’autres États.

Oui, le raisonnement des juges était peut-être correct, mais le trio, en accord avec les gauchistes prédisposés, a déclaré que le Texas n’avait «pas de statut légal».

Le cas de la Pennsylvanie, présenté séparément et plus tôt, était le plus flagrant de tous.

Les fonctionnaires et les tribunaux de Pennsylvanie ont effrontément annulé les souhaits de la législature de l’État. Dans la Constitution américaine, les législatures d’État ont reçu le droit de regard complet et définitif sur les questions électorales. La législature républicaine a été dépouillée de son autorité constitutionnelle par les Démocrates locaux, ce qui a conduit à autoriser des bulletins de vote dont les adresses et les signatures n’avaient pas été vérifiées ou qui n’ont pas été marqués par la poste et à en permettre l’acceptation même trois jours après l’élection.

Pourtant, le trio et les autres gauchistes de la Cour ont déclaré que « Tant que l’infraction n’a pas eu lieu, l’affaire ne peut pas être examinée par la Cour ». Encore une excuse permettant aux Démocrates de tricher comme ils l’ont fait effrontément.

À notre grand dam, maintenant que l’élection a eu lieu et que les conséquences répréhensibles ont été révélées et mises en œuvre dans la réalité, avec de graves présages pour les prochaines élections, les juges Roberts, Kavanaugh et Barrett ont convenu que l’affaire « était sans objet ».
Cela s’est déjà produit, ont-ils dit, et il est donc trop tard.

En d’autres termes, nous n’accepterons jamais ces cas, ni avant ni après l’élection et nous ne reconnaîtrons pas non plus la « qualité pour agir ». C’est une contradiction flagrante, une malhonnêteté, une fuite devant leurs responsabilités et, pire encore, une indifférence envers la justice et envers les électeurs ordinaires.

Nous avons vu comment le juge Roberts est disposé à décider de certaines petites affaires en faveur des Conservateurs, mais se livre sans vergogne à des jongleries juridiques quand il s’agit de fournir à l’État profond, à Obama et aux Démocrates ce qu’ils veulent concernant les affaires importantes. M. Roberts est leur meilleur allié. Son affection pour Obama et son dégoût public pour le Président Trump sont évidents, et ses décisions reflètent ce côté non professionnel de sa personne. C’est du passé. Une cause perdue. Si les gauchistes ne trahissent pas leurs clients, les ex-Conservateurs le font souvent.

Il me semble que si les juges Kavanaugh et Barrett sont des «Originalistes» dans leur approche juridique de la Constitution, qui n’est pour eux qu’une discipline académique et théorique, ils ne font pas partie du mouvement conservateurs. Ils ne sont pas d’authentiques remplaçants du juge Scalia. Ils ne sont probablement pas du type «America First», ni même des paléo-conservateurs.

Pour eux, leur position est un truc de tour d’ivoire, pas d’un conservatisme de base, terreux et granuleux. Ils ne sont pas motivés par un besoin intérieur et primaire de faire ce qui va permettre au peuple de contrôler son destin, de réparer une injustice envers les électeurs ordinaires de l’Amérique. Ils ne sont pas, me semble-t-il, découragés par le pouvoir exagéré des élites ou par l’élitisme lui-même.

Peut-être veulent-ils plaire à leur patron, John Roberts, dont le rôle consiste à attribuer les affaires intéressantes. Peut-être que les juges Barrett et Kavanaugh ne veulent pas être vus ou considérés comme faisant partie du camp de Donald Trump, ni faire les gros titres du New York Times et du Washington Post.

M. Kavanaugh a été attaqué par les Démocrates lors de son audience de confirmation et a peut-être compris leur avertissement : Ne faites rien qui puisse nous contrecarrer politiquement, sinon nous vous poursuivrons à nouveau, vous et votre famille, en utilisant la une des journaux. Il est une victime traumatisée souffrant du Syndrome de Stockholm.

Peut-être Mme Barrett veut-elle que ses enfants soient acceptés dans certaines écoles prestigieuses. Il y a un prix à payer pour cette entrée : vendre une partie de son âme.

Je soupçonne que, bien que conservateurs dans leur approche des termes constitutionnels, Mme Barrett et M. Kavanaugh sont habitués à faire partie des privilégiés, à être admirés et respectés. Ils ne sont pas des combattants.

Ils affectionnent probablement une certaine «respectabilité» sociale, l’approbation implicite des gens vivant dans les quartiers huppés de Chevy Chase, Bethesda, et Georgetown.

Peut-être qu’après le lycée, ils n’ont jamais eu à se battre pour se frayer un chemin jusqu’au sommet… certainement pas comme MM. Scalia ou Thomas ou Alito. Ils me rappellent ces sportifs à l’école qui ont toujours eu un certain coup de pouce, une facilité à être acceptés. Ils s’y sont habitués, ils s’y attendaient et ils pensaient y avoir droit.

Il ne fait aucun doute qu’ils ne sont pas des gauchistes comme les Breyer, Kagan ou Sotomayor et qu’ils seront en désaccord avec eux en ce qui concerne la clause commerciale (NdT: qui autorise le gouvernement fédéral à négocier des accors de libre-échange), certaines questions de liberté religieuse, etc. Après tout, les conservateurs sont autorisés à soutenir ces choses sans être totalement rejetés et ostracisés.

Mais il se peut qu’ils ne soient pas disposés à s’aligner sur la foule «peu sophistiquée des déplorables» (NdT: les partisans de Donald Trump), ce que l’on peut percevoir à la lumière de leur position concernant les cas de fraude électorale.

En yiddish, il y a une expression : « der finer mentschen« . Elle désigne ceux qui tel un Romney ou un Toomey, craignent de se salir les mains.

J’espère me tromper, mais je pense que ces deux juges conservateurs sont peut-être de ce genre, un peu trop aseptisés et trop gênés pour mener des combats terre à terre.

Ils nous donneront un os, mais pas de la viande.

La prochaine fois, je chercherai un juge de type John Wayne avant de parcourir 800 miles pour aider à sa nomination.

*Le Rabbin Aryeh Spero est président du Caucus for America et auteur du livre : « Push Back : La bataille pour sauver notre héritage judéo-chrétien américain »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

La vraie raison pour laquelle la France a conquis les territoires ottomans baptisés ensuite « Algérie »

 

Nombreux sont, parmi les Français, et notamment en raison des débats télévisés concernant d’une part le «Rapport sur le mémoriel» remis par Benjamin Stora au président Macron, mais également «La charte pour un islam de France» ainsi que la loi qui devait se prononcer sur le séparatisme, se demandent finalement : Pourquoi la France a-t-elle pris la décision de conquérir ces territoires ottomans qui ont été baptisés depuis «Algérie» ? 

On leur a dit, ou ils l’ont lu, qu’il s’agissait de mettre un terme à la piraterie qui se pratiquait en mer Méditerranée et certains peuvent se demander : Pourquoi une telle expédition, une telle guerre de plusieurs années, uniquement parce que quelques navires étaient attaqués et arraisonnés par les pirates barbaresques.

Cela n’est pas l’exacte vérité, ni l’unique raison, cela va bien au-delà.

  • La piraterie a duré plusieurs siècles mais, hélas, elle ne se pratiquait pas uniquement en mer. Les côtes espagnoles de l’Andalousie et jusqu’à Valence, plus au nord, les îles Baléares, les côtes du sud de l’Italie, la Sicile, la Sardaigne, La Corse, mais également les côtes méditerranéennes de la France, étaient ravagées, mises à sac et les populations massacrées ou enlevées, sans qu’elles puissent se défendre contre cette sauvagerie, cette barbarie. 

Cela avait débuté avec l’arrivée des frères Barberousse qui, avec l’aide du roi de Tunis, avait occupé cette partie du Maghreb et les expéditions partaient de Djidjelli, de Cherchel, de Bougie, d’Alger, de Tunis et, enfin, d’Oran, après le départ des Espagnols, qui l’avaient occupé depuis le 16e siècle et jusqu’en 1792.

Toutes les côtes et les îles méditerranéennes étaient ainsi ravagées et il fallait y mettre fin.

Les Portugais l’avait déjà tenté en 1501 et depuis, l’Espagne chrétienne, depuis Charles Quint, s’y était employée de très nombreuses fois, notamment sous les ordres du cardinal Ximénès, après que les «Maures», après quelques siècles d’occupation de la péninsule, aient été chassés vers la fin du XVe siècle.

Cette piraterie avait cessé et la ville d’Alger était sous contrôle des Espagnols, depuis leur forteresse construite sur le rocher qui dominait la cité.

Ils en furent chassés par «Baba-Haroudj» et son frère «Khair-el-Dinn» qui prirent le pouvoir, après avoir décapité le cheikh Eutémy, ainsi que les exécutions de milliers d’Arabes, et fortifié la Casbah.

De nouveau le danger s’abattit tout autour de la «Mare Nostrum» et, à la demande même des Arabes, victimes de crimes abominables et d’une violence extrême, les Espagnols, à plusieurs reprises, tentèrent de les en chasser au cours de plusieurs expéditions et notamment le désastre de leur flotte, en 1516, où plus de 3000 soldats furent tués et des milliers de prisonniers.

Barberousse enfin vaincu, et sa tête coupée et transportée à Oran comme trophée, cela ne mit pas fin à la piraterie, qui reprit jusqu’au début du 19e siècle et elle devint même un véritable fléau et une puissance militaire redoutable. 

Les «Ottomans» tentèrent même de se réintroduire en Espagne en assiégeant la ville de Cadix. Ce fut un échec. 

Les massacres et les enlèvements se poursuivirent (enfants, adolescents, jeunes femmes et jeunes hommes) et cela malgré toutes les tours élevées pour la défense des côtes, de la pointe sud de l’Italie jusqu’au détroit de Gibraltar et dans toutes les îles méditerranéennes.

Nous en avons un exemple dans l’une des îles Baléares : la cité de Ciudadela, à 5 km de Mahon, la capitale, Charles Quint fit construire la forteresse San Felipe après une première et sanguinaire incursion de Barberousse, en 1558. La cité en flammes, tous ses habitants assassinés aux couteaux et aux sabres, à tel point que l’une des rues en pente, où le sang dégoulinait comme un torrent, fut nommée «es degollador», en souvenir de cet horrible épisode.

Les «Ottomans» savaient que «la guerre les enrichissait et que la paix les ruinait».

A de nombreuses reprises, sous Louis XIV, et son amiral Duquesne, et même ensuite, sous Napoléon (il envoya un espion «Boutin» afin de déterminer un endroit envisageable pour un débarquement) et, enfin, les Américains, en 1815, puis les Anglais en 1816, 1819 et 1824, avec l’amiral Neal, s’employèrent à y mettre fin, sans succès.

Toutes ces explications afin de bien faire comprendre, à ceux qui l’ignoraient encore, les raisons impérieuses de la conquête française de ces territoires sous contrôle ottoman. 

La suite est une autre histoire, bien plus captivante et plus présente, que malheureusement, trop nombreux sont ceux qui prétendent la connaître et vous en livrent une image totalement déformée dans le seul objectif de «salir» la colonisation française et son œuvre, ignorent.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

27/02/2021

Joe Biden a bombardé la Syrie, mais il est d’une politesse exquise sur Twitter

 

Joe Biden, menteur et va-t’en-guerre, vient de bombarder la Syrie. S’il bombarde d’autres nations, c’est certain, il recevra le prix Nobel de la paix.

Les États-Unis ont mené jeudi leur première action militaire sous la direction du président Biden, ciblant les infrastructures autour d’Al-Bukamal, à proximité de la base Imam Ali utilisée par les groupes soutenus par l’Iran en Syrie en réponse aux récentes attaques à la roquette en Irak.

Le secrétaire d’Etat à la Défense Lloyd Austin a déclaré aux journalistes qui l’accompagnaient qu’il avait recommandé cette frappe à M. Biden, qui l’a autorisée lors d’un appel téléphonique.

Contexte

  • La semaine dernière, une attaque à la roquette à Erbil, dans le nord de l’Irak, a tué un sous-traitant militaire privé sous contrat avec le Pentagone, qui n’était pas un citoyen américain, et blessé quatre sous-traitants militaires américains et un membre de l’armée américaine. Au total, huit sous-traitants ont été blessés, dont deux assez gravement pour nécessiter une évacuation.
  • Les États-Unis ont reçu la preuve que l’attaque avait été menée avec du matériel fourni par l’Iran.
  • L’attaque sur Erbil consistait en 14 roquettes, 6 autres étant restées sur les rails de lancement.
  • Le Pentagone a confirmé que :

« Sur ordre du président Biden, les forces militaires américaines ont mené dans la soirée des frappes aériennes contre des infrastructures utilisées par des groupes militants soutenus par l’Iran dans l’est de la Syrie » à 18h (heure de l’Est).

  • Le secrétaire américain à la Défense a déclaré :

« Nous sommes confiants dans la cible que nous avons visée. Nous savons ce que nous avons touché. Nous sommes convaincus que cette cible était utilisée par la même milice chiite qui a mené les frappes contre les Américains en Irak.

  • John Kirby, porte-parole du Pentagone, a déclaré dans un communiqué :

« L’opération envoie un message sans ambiguïté : Le président Biden agira pour protéger le personnel de la coalition américaine ».

Premiers effets

Les frappes ont détruit de multiples installations à un point de contrôle frontalier à al Bukamal, en Syrie, utilisées par un certain nombre de groupes militants soutenus par l’Iran, dont le Hezbollah Kataib et Sayyid al Shuhada Kataib.

Le porte-parole du Pentagone n’a mentionné aucune victime.

Cependant, le groupe de surveillance basé au Royaume-Uni, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, a déclaré que 22 personnes ont été tuées lors des frappes, qui ont, selon lui, touché trois camions transportant des munitions de l’Irak vers la Syrie. Toujours selon l’Observatoire, toutes les personnes tuées étaient des membres des milices soutenues par l’Iran, la majorité d’entre elles appartenant au Hezbollah Kataïb. Les sources du groupe ont déclaré qu’immédiatement après les frappes, les groupes soutenus par l’Iran se sont précipités pour évacuer plusieurs sites à Al Bukamal, craignant de nouvelles attaques américaines.

Pourquoi l’affaire pue

Le 8 décembre 2020, le New-York Times exposait les problèmes éthiques soulevés par la décision de Biden de nommer Lloyd J. Austin au poste de ministre de la Défense, en raison de ses liens avec le secteur militaire (1).

Le général à la retraite Lloyd J. Austin III, qui a recommandé ces frappes au président Joe Biden depuis son poste de ministre de la Défense, siège au conseil d’administration de Raytheon, l’un des plus grands fabricants d’armes au monde, et il est associé dans une société d’investissement qui achète des fournisseurs militaires, expliquait le NYT.

  • Alors qu’il était membre du conseil d’administration, Austin a reçu un total de 1,4 million de dollars en actions et autres compensations sur quatre ans. Raytheon en attendait un retour sur investissement. C’est cette forme de lobbying qui constitue le fond du marécage puant de Washington, un lobbying payé avec l’argent des contribuables, et profite à quelques-uns, mais certainement pas aux Américains.

Raytheon

Raytheon est l’un des plus grands entrepreneurs et sous-traitants militaires au monde. Là où il se distingue de ses concurrents, c’est qu’un membre de son conseil d’administration (2) a été nommé par le président Biden au poste de prochain secrétaire à la Défense.

  • Raytheon, c’est 195 000 employés.
  • L’entreprise fabrique des moteurs d’avions de chasse, des armes, des capteurs de haute technologie et des dizaines de produits militaires.
  • Elle a vendu pour des milliards de dollars d’armes et de systèmes de radar aux alliés américains au Moyen-Orient.
  • Son portefeuille de commandes en attente du gouvernement fédéral est de 73 milliards de dollars, une paille (3).

Un ministre de la Défense impliqué dans l’armement, ça fait tousser

La décision de Biden de nommer le général Austin a suscité des questions sur les étranges choix de Biden pour son administration, qui promet – mais ils le promettent tous – une administration transparente et éthique.

Ces liens sont particulièrement problématiques concernant le Pentagone, qui dépense chaque année des centaines de milliards de dollars en armement et sous-traitance.

« Il est important que le secrétaire à la Défense soit indépendant, et il est très inquiétant de voir qu’un candidat vient directement de l’un des principaux entrepreneurs militaires », a déclaré Daryl G. Kimball, le directeur exécutif de l’Association pour le contrôle des armes.

Il a ajouté : « Raytheon, je tiens à le souligner, a un énorme enjeu financier dans les décisions à venir de l’administration Biden, du Congrès, du secrétaire à la Défense ».

Même les membres du propre parti de M. Biden lui ont demandé de ne pas nommer au poste de secrétaire à la Défense des personnes venant directement du monde des entreprises d’armement.

« La sécurité nationale américaine ne devrait pas être définie par les bénéfices désirés par Boeing, General Dynamics et Raytheon », a déclaré le mois dernier le représentant Mark Pocan, Démocrate du Wisconsin, dans un communiqué.

https://www.commondreams.org/news/2020/11/12/should-be-basic-common-sense-lee-and-pocan-urge-biden-appoint-pentagon-chief-without

Et ce n’est pas tout !

Raytheon n’est pas le seul lien du général Austin avec les sous-traitants militaires du Pentagone. Il a également les pieds dans une société d’investissement qui a racheté de petites entreprises de Défense, Pine Island Capital, dont il a rejoint le conseil d’administration en juillet 2020 (4). Cette société a récemment acheté de nombreux petits entrepreneurs militaires, dont Precinmac Precision Machining, qui vend des pièces spécialisées pour les systèmes de lancement de fusées et les mitrailleuses.

Pendant le mandat de M. Trump, le budget militaire a augmenté d’environ 15 %, atteignant 705 milliards de dollars au cours du dernier exercice financier, soit l’un des niveaux les plus élevés en dollars constants depuis la Seconde Guerre mondiale. D’une part, le président Trump est le premier président depuis 50 ans à ne pas avoir déclenché de guerre parce que sa stratégie consistait à imposer la paix par une démonstration de force, ce qui a payé, et de l’autre, il avait découvert en 2017 en entrant en fonction, une armée vétuste, sous-équipée, et au matériel dangereux vieillissant.

Biden, va-t’en-guerre menteur

En février 2020, Joe Biden déclarait :

« En tant que président, j’utiliserai le pouvoir militaire de manière responsable et en dernier recours. Nous ne reviendrons pas éternellement sur les guerres au Moyen-Orient ».

  • En janvier 2020, il dénonçait les intentions prêtées au président Trump d’entrer en guerre contre l’Iran :

Soyons clairs : Donald Trump n’a pas l’autorité nécessaire pour nous faire entrer en guerre avec l’Iran sans l’approbation du Congrès. Un président ne devrait jamais emmener cette nation en guerre sans le consentement éclairé du peuple américain ».

Riposte disproportionnée

  • Et en février 2021, Biden bombarde la Syrie. Une riposte disproportionnée, sans demander l’accord du Congrès, et pour des motifs plus que douteux : des sous-traitants blessés.

En juin 2019, le président Trump a annulé au dernier moment une frappe contre l’Iran parce qu’elle risquait de faire jusqu’à 150 victimes côté iranien, en notant que l’abattage d’un drone par l’Iran n’avait tué aucun Américain. C’était une riposte proportionnée. Mais cela ne compte pas, car les tweets de Donald Trump étaient agressifs et quelques fois malpolis, tandis que ceux signés au nom de Biden sont plutôt gentils.

Point secondaire et significatif, la vice-présidente Kamala Harris n’a pas été informée avant le bombardement syrien, et elle semble être très contrariée d’avoir été mise à l’écart.

Deux poids deux mesures

En janvier 2021, un pro-Biden déclarait : « Etre assez bête pour croire que Joe Biden va littéralement « bombarder » le Moyen-Orient, les pro-Trump sont tous des fous. »

En 2017, Jen Psaki, actuellement attachée de presse de la Maison-Blanch a écrit à propos de Trump :

« Quelle est l’autorité légale pour les bombardements ? Assad est un dictateur brutal. Mais la Syrie est un pays souverain ».

Elle justifie maintenant les frappes de Biden comme légitimes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

  1. https://www.nytimes.com/2020/12/08/us/politics/lloyd-austin-pentagon-military-contractors.html
  2. https://www.rtx.com/our-company/corporate-governance
  3. https://investors.rtx.com/static-files/e7a17bc7-b7bc-4d7b-9c57-24e7c5cf0152
  4. https://pineislandcp.com/news/

26/02/2021

Al-Sisi demande au ministère de l’éducation de supprimer les versets du Coran et les hadiths des programmes scolaires

 

Al-Sisi peut le reconnaître, mais aucun dirigeant occidental ne le peut. Le faire serait « islamophobe » et lui vaudrait l’indignation des médias de l’establishment et des groupes de gauche et islamiques. La question qui reste sans réponse est de savoir s’il existe des versets du Coran et des hadiths qui propagent le terrorisme.

Voici quelques versets du Coran :

« Contre eux, préparez votre force au maximum de votre puissance, y compris les coursiers de guerre, pour frapper de terreur les cœurs des ennemis d’Allah et de vos ennemis… » (8:60)

Quand ton Seigneur a révélé aux anges : « Je suis avec toi, confirme les croyants ». Je jetterai la terreur dans le coeur des infidèles ; frappez donc les cous, et frappez chacun de leurs doigts ! » (Coran 8:12)

« Nous jetterons la terreur dans les cœurs de ceux qui ne croient pas pour ce qu’ils ont associé à Allah dont Il n’avait pas fait descendre l’autorité. Et leur refuge sera le Feu, et misérable est la résidence des malfaiteurs. » (Coran 3:151)

« Et tuez-les où que vous les trouviez, et chassez-les d’où ils vous ont chassés ; la persécution est pire que le massacre. Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée jusqu’à ce qu’ils vous combattent là-bas ; ensuite, s’ils vous combattent, tuez-les – telle est la récompense des mécréants, mais s’ils cèdent, Allah est certes indulgent, compatissant. Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de persécution et que la religion soit celle d’Allah ; alors, s’ils cèdent, il n’y aura plus d’inimitié, sauf pour les malfaiteurs ». (Coran 2:191-193)

« Ils souhaitent que vous soyez mécréants comme ils sont mécréants, et alors vous seriez égaux. Ne prenez donc pas d’amis parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le chemin d’Allah ; puis, s’ils tournent le dos, saisissez-les et tuez-les où que vous les trouviez ; ne prenez pour vous aucun d’entre eux comme ami ou comme aide. » (Coran 4:89)

« Voici la rétribution de ceux qui combattent contre Allah et Son messager, et qui se hâtent sur la terre pour y commettre la corruption. Ils seront tués, ou crucifiés, ou leurs mains et leurs pieds seront frappés sur des côtés opposés, ou ils seront exilés du pays. C’est là une dégradation pour eux dans ce monde ; et dans le monde à venir les attend un puissant châtiment. » (Coran 5:33)

« Combattez-les, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de persécution et que la religion soit pour Allah, puis s’ils cèdent, Allah verra sûrement ce qu’ils font. » (Coran 8:39)

« Ensuite, quand les mois sacrés sont terminés, tuez les idolâtres où que vous les trouviez, et prenez-les, et enfermez-les, et guettez-les dans tous les lieux d’embuscade. Mais s’ils se repentent, accomplissent la prière, et font l’aumône, alors laissez-les partir ; Allah est Pardonneur et Compatissant. (Coran 9:5)

« Combattez ceux qui ne croient pas en Allah et au Jour dernier et n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit, et ne pratiquent pas la religion de la vérité, même s’ils sont du peuple du Livre – jusqu’à ce qu’ils paient la jizya avec une soumission volontaire et se sentent soumis. » (Coran 9:29)

« Allah a acheté aux croyants leur propre personne et leurs biens contre le don du Paradis ; ils combattent dans le chemin d’Allah ; ils tuent, et sont tués ; c’est une promesse qui lie Allah dans la Torah, l’Evangile et le Coran ; et qui remplit son engagement plus vrai qu’Allah ? Réjouissez-vous donc du marché que vous avez conclu avec Lui ; c’est le triomphe puissant. » (Coran 9:111)

« Ô croyants, combattez les infidèles qui sont près de vous ; et qu’ils trouvent en vous une dureté, et sachez qu’Allah est avec la piété. » (Coran 9:123)

« Quand vous rencontrerez les infidèles, frappez leur cou, puis, après avoir fait un grand massacre parmi eux, attachez les liens ; puis libérez-les, soit par grâce, soit par rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses charges. Il en sera ainsi ; et si Allah avait voulu, Il se serait vengé d’eux ; mais pour qu’Il éprouve les uns d’entre vous par l’intermédiaire des autres. Et ceux qui sont tués dans le chemin d’Allah, Il ne fera pas dévier leurs oeuvres ». (Coran 47:4)

Et quelques hadiths pour la bonne mesure. Ces deux déclarations sont attribuées à Muhammad :

« Lutte contre ceux qui ne croient pas en Allah. Faites une guerre sainte… Lorsque vous rencontrez vos ennemis qui sont polythéistes, invitez-les à trois actions. S’ils répondent à l’une d’entre elles, vous l’acceptez également et vous vous abstenez de leur faire du mal. Invitez-les à (accepter) l’Islam ; s’ils vous répondent, acceptez-les et renoncez à les combattre…. S’ils refusent d’accepter l’islam, exigez d’eux la Jizya. S’ils acceptent de payer, acceptez-le de leur part et ne vous en mêlez pas. S’ils refusent de payer l’impôt, demandez l’aide d’Allah et combattez-les. (Sahih Muslim 4294)

« La dernière heure n’arrivera que si les musulmans se battent contre les juifs et que les musulmans les tuent jusqu’à ce que les juifs se cachent derrière une pierre ou un arbre et qu’une pierre ou un arbre dise : Musulman, ou serviteur d’Allah, il y a un Juif derrière moi ; viens et tue-le ; mais l’arbre Gharqad ne dirait pas, car c’est l’arbre des Juifs ». (Sahih Muslim 6985)

Al-Sisi ordonne de supprimer les versets du Coran et les hadiths des programmes d’enseignement parce qu’ils contribuent à répandre le terrorisme | Une nation tweet de façon désordonnée », PrimeTimeZone, 16 février 2021 (merci à Samir A. Zedan) :

La vice-ministre égyptienne de l’éducation, Reda Hegazy, a révélé que le président du régime est Abdel Fattah El-Sisi. A ordonné au ministère de supprimer les versets coraniques. Et les nobles hadiths prophétiques des programmes d’enseignement.

Selon ce qui a été rapporté par les médias, Al-Sisi a ordonné que les versets coraniques soient limités à la religion uniquement.

AL-SISI ORDONNE AU MINISTÈRE DE SUPPRIMER LES VERSETS CORANIQUES ET LES NOBLES HADITHS PROPHÉTIQUES DU SUJET DE LA LANGUE ET DE L’HISTOIRE ARABES, ET DE LES LIMITER À LA SEULE RELIGION, SOUS PRÉTEXTE QUE CELA FAVORISE LA PROPAGATION DES « IDÉES EXTRÉMISTES ».
L’APPEL À LA PRIÈRE SERA-T-IL EMPÊCHÉ ? ! !!!! PIC.TWITTER.COM/KHM0PLPXIB

FΑTℳΑ (@5RURLZIK70NEHLV) 15 FÉVRIER 2021

Le chef du régime a justifié sa démarche en disant « parce que cela contribue à répandre des idées extrémistes ».

SISI ORDONNE AU MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION DE SUPPRIMER LES VERSETS QUR’AN ET LES HADITHS NOBLES DE L’ARTICLE #ARABIQUE ET #DATE ET #GÉOGRAPHIE ET DE LE LIMITER À UNE SUBSTANCE #RELIGION UNIQUEMENT SOUS PRÉTEXTE QUE CELA FAVORISE LES « IDÉES EXTRÉMISTES ». PIC.TWITTER.COM/ZYFVD82BOW

WASFI ASHOUR ABU ZEID (@DR_WASFY) 16 FÉVRIER 2021

 Le ministère de l’éducation a approuvé

Dans ce contexte, le vice-ministre égyptien de l’éducation a déclaré que le ministère avait accepté une proposition présentée par le député « Freddy Al-Bayadi ».

Et cela concerne l’enseignement d’une nouvelle matière qui inclut les valeurs communes entre l’Islam, le Christianisme et le Judaïsme.

Cela s’ajoute à l’enseignement des principes de tolérance et de coexistence dans les différentes étapes de l’éducation de base, selon sa proposition.

M. Al-Bayadi a déclaré qu’il existe un réel danger dans la matière des textes religieux dans les matières de la langue arabe, de l’histoire et de la géographie.

Soulignant que cela donne une place aux enseignants qui ne sont pas qualifiés pour interpréter ces textes : des interprétations extrémistes et destructrices, selon lui.

Il a demandé au ministère de l’éducation d’élaborer un plan de lutte contre « l’extrémisme »…

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Gaïa pour Dreuz.info.

25/02/2021

Le faux bras-de-fer entre Facebook et l’Australie

Dans une redite résolument amusante de ce qui s’est passé il y a un peu plus d’un an en France, l’Australie passe au travers des mêmes soubresauts idiots provoqués par les luttes picrocholines entre les médias traditionnels et la Big Tech.

Pour rappel, l’Hexagone était passé par les mêmes bisbilles consternantes lorsque la presse avait tenté de faire chèrement payer à Google le droit de reprendre ses articles dans Google.News, alors même que le service de la firme de Mountain View, pourtant gratuit, leur rapportait un trafic considérable et des rentrées publicitaires afférentes.

Sans surprise, Google avait alors retiré les extraits incriminés des journaux envieux et trop gourmands qui avaient rapidement constaté une chute énorme de leur audience, et s’étaient donc à la fois arrangés avec la firme américaine, tout en continuant massivement le lobbying auprès de l’État afin de tordre le bras de l’impétrante et lui extorquer enfin un peu d’argent pour renflouer leurs caisses vides.

Le même sketch ridicule se déroule à présent en Australie où c’est Facebook qui fait les frais de l’ire médiatique et politicienne locale : le réseau social, qui laissait jusqu’alors les nouvelles des principaux médias s’égailler joyeusement dans les partages de ses membres et envisageait même d’offrir un service de collation de nouvelles du jour, s’est retrouvé attaqué par cette même presse avide de récupérer un peu d’argent au motif que le réseau social violerait les droits d’auteur.

Là encore, le motif est essentiellement le même qu’ailleurs dans le monde : la presse traditionnelle, voyant ses revenus diminuer inexorablement, refuse de remettre en question ses méthodes de travail et entend donc faire chèrement payer ceux qui diffusent gratuitement leur production.

En retour, la firme Facebook a rapidement fait comprendre que, puisqu’il en était ainsi, elle ne participerait plus à la moindre diffusion de contenu et mettrait les moyens techniques en œuvre pour s’assurer que ses utilisateurs n’enfreindraient plus du tout le droit d’auteur.

Ce qui se traduit par une chute impressionnante des visites sur les sites médiatiques (la surprise est là encore complète) et provoque donc maints atermoiements chez les patrons de presse : vite, il faut une loi pour imposer que Facebook diffuse les nouvelles et qu’en plus, la presse soit rémunérée pour cela !

En somme, tout se déroule comme si l’heureux propriétaire d’un grand panneau publicitaire blanc au bord de l’autoroute voyait une entreprise se pointer, y poser une publicité pour ses services et déclarer avec un aplomb phénoménal : « votre panneau parle de mon entreprise, il va donc falloir me payer », pour s’étonner ensuite que le propriétaire enlève le panneau purement et simplement.

Et tout comme en France, ce qui n’est, finalement, qu’une extorsion de fonds menée par les éditeurs de presse vers les firmes numériques, finira dans la même eau de boudin, obligeant les accapareurs peu scrupuleux à trouver un accord amiable a minima.

On se plaira néanmoins à lire les petites analyses fiévreuses de nos journalistes hexagonaux qui voient, là encore, une redite de leur propre combat : « regardez le méchant Google et le méchant Facebook qui, en plus de laisser les conspirationnistes et les haineux s’exprimer, volent le trafic des journaux et de la presse installée, propre sur elle, qui ne fait pas dans la fake news, elle ! Regardez comme Google et Facebook ont un pouvoir exorbitant sur les pauvres États qui, faibles et désarmés, ont bien du mal à contraindre ces GAFA gonflées ! »

La réalité est bien moins rose et ces échanges de coups entre les Big Tech et la presse ressemblent bien plus à des chamailleries d’adolescents qu’à des batailles homériques, voire des combats d’infirmes.

Du côte des infirmes médiatiques, les médias, qui voient leurs recettes s’éroder d’année en année, et doivent donc trouver de l’argent.

Ils n’ont que deux façons de procéder.

La première consiste à se renouveler. Malheureusement, ils semblent infoutus de vendre leur soupe : leur contenu n’est plus assez bon pour justifier un achat, et leur modèle économique n’a pas évolué depuis des décennies, comme si internet n’existait pas ou pas beaucoup.

La seconde méthode, plus simple, consiste à aller piocher dans la poche de ceux qui les ont pleines. Ceci serait du vol si ce n’était pas autorisé par la loi. Le lobbying est donc indispensable pour autoriser ce pillage, ce que se sont employés à mettre en place les éditeurs de journaux et de magazines partout dans le monde, un pays après l’autre.

Ce lobbying adopte différents angles selon les cultures et le pays, depuis l’aide pure et simple (subvention pour plusieurs centaines de millions d’euros en France par exemple) jusqu’à l’amoindrissement de leurs coûts (de distribution notamment avec la prise en charge par le contribuable des frais postaux), … En passant par les amendes pour violation du droit d’auteur, depuis Google jusqu’aux réseaux sociaux qui ont la mauvaise idée de faciliter la reprise de ces articles de presse si finement ouvragés, aux tournures de phrases si précisément ciselées dans la dentelle grammaticale et orthographique, aux métaphores si audacieuses et aux analyses si pointues.

Il va de soi que tous les Albert Londres modernes n’en peuvent plus du pillage de leur prose si essentielle à capturer le moment, depuis les plus vibrantes enquêtes sur le climat, le glyphosate ou l’absence évidente de tout islamo-gauchisme en France jusqu’aux plus belles envolées lyriques de leur titraille à base de « Selon une étude » et autres « Ivre, ».

L’appel à la loi et l’envie de pénal sont trop forts et ce qu’on observe en est donc la conséquence logique.

Les infirmes numériques, elles, se retrouvent donc dans la position de devoir distribuer le contenu souvent indigent de cette presse, et, de surcroît, de la rémunérer pour continuer à produire son jus de chaussette médiocre.

just think of it as a tax

Bien sûr, pour cette presse, Facebook qui coupe ces médias australiens de sa plateforme représente l’officialisation du pouvoir effectif de censure qu’on a (nous tous, utilisateurs) accordé à ces réseaux en les plaçant, probablement trop vite, au centre de nos préoccupations…

C’est surtout une balle dans le pied pour Facebook (et ses coreligionnaires) qui va inévitablement se prendre le retour de bâton politique : ayant aussi coupé certains services jugés essentiels par l’État australien, nul doute que ce dernier prétextera la bévue pour imposer au réseau social de diffuser les merdasseries tièdes de leur presse locale, à prix négocié.

Ici, peu semblent surpris que le gouvernement australien compte sur une plateforme totalement privée pour diffuser des messages essentiels à la population, et surtout qu’aucune alternative de secours ne semble exister. Peu s’offusquent qu’on puisse ainsi forcer une firme privée à rémunérer un service qui n’a rien d’indispensable. Peu voient l’atteinte supplémentaire à la propriété privée.

Tous, en revanche, pontifient sur la faiblesse des gouvernements devant la toute-puissance (fantasmée) des réseaux sociaux. Et tous applaudiront lorsque, faisant pourtant fi de cette soi-disant faiblesse, ces mêmes gouvernements voteront un bricolage législatif qui imposera l’extorsion pure et simple.

Arrêtons les niaiseries.

Arrêtons de nous leurrer, de croire en la toute puissance de ces firmes : si Facebook, Google et les autres ont ainsi pris tant d’importance dans nos vies, c’est parce que les politiciens, les gouvernements et les administrations y ont trouvé un intérêt direct et indirect.

Quoi qu’il arrive, à la fin, le pouvoir reste ultimement dans les mains de l’État qui peut, à n’importe quel moment et de façon plus ou moins arbitraire, décider de la mise sous tutelle, du démantèlement, de la dissolution ou du rachat à vil prix de ces firmes. Si, par extraordinaire, il venait à Zuckerberg, Sundar Pichai ou Tim Cook l’idée idiote de dépasser les limites de la bienséance autorisée par l’État, ils en subiraient immédiatement les conséquences les plus douloureuses et les plus rapides.

Ceux qui en doutent, en réajustant leur petit masque sur le pif, en applaudissant à l’idée d’un passeport sanitaire, en rentrant bien vite chez eux à 18h, oublient trop facilement que leurs libertés ne sont jamais que conditionnées à ce que l’État leur accorde, et oublient aussi ce que Louis XIV avait fait graver sur ses canons de bronze.

Ultima Ratio Regum.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)