30/08/2015

Célébration d’une défaite: la bataille de Marignan 1515

Comment peut-on célébrer une défaite? Les Suisses seraient-ils donc un peu masochistes? Pas du tout! Je m’explique:


Alors que depuis 1315, les Suisses avaient joué pendant 200 ans le rôle d’une puissance militaire redoutée, ils perdirent le 14 septembre 1515 pour la première fois lamentablement la bataille de Marignan, et ce en dépit des victoires spectaculaires remportées peu de décennies avant contre Charles le Téméraire dans les guerres de Bourgogne et celles remportées sur le roi habsbourgeois Maximilien dans la guerre de Souabe. Cette bataille marque ainsi un tournant dans l’histoire suisse: à partir de là, on comprit que notre pays peut fonctionner comme un petit Etat sans ambitions de conquêtes en politique extérieure. C’est le point de départ de la neutralité suisse.

La défaite s’est donc avérée bénéfique pour la Suisse. Le monument dressé sur le champ de bataille de Marignan porte à raison son inscription: «Ex claude salus» (le salut grâce à la défaite). Il faut parfois des défaites pour mieux comprendre et trouver la bonne voie à suivre. La devise était dorénavant de rester tranquille. Cela ouvrait la voie à la neutralité perpétuelle.

Rappelons-nous donc que la Suisse peut réussir et faire son chemin, à condition de se tenir tranquille dans le concert des nations et d’observer une stricte neutralité.

François Ier chargeant contre les mercenaires Suisses à la bataille de Marignan, 13-14 septembre 1515

François Ier chargeant contre les mercenaires Suisses à la bataille de Marignan, 13-14 septembre 1515


25/08/2015

La bataille de Morgarten

Un élément fondateur de la Suisse moderne s’est déroulé le 15 novembre 1315 sur les rives marécageuses du lac d’Ägeri (ZG). Les citoyens de la Suisse centrale ont alors vaincu les Habsbourg. Le chroniqueur et moine franciscain Johannes von Winterthur rapporta entre 1340 et 1344 la bataille de Morgarten en ces termes: «A cette époque, en l’an du seigneur 1315, un peuple de paysans, qui habita dans les vallées appelées Swiz et qui était entouré partout de montagnes allant presque jusqu’au ciel refusa au duc Lüpoldus l’obéissance, les impôts et les prestations de service habituelles en se fiant aux remparts puissants de ses montagnes et se prépara à lui résister.»


Voici les ingrédients de ce succès retentissant: un peuple rebelle tourné vers la liberté, les montagnes offrant un rempart pour résister, la désobéissance aux élites, l’aversion du trop d’Etat et des impôts trop élevés. Partout ailleurs en Europe, la haute noblesse étendait son pouvoir, mais au lac des Quatre-Cantons, il y avait la Confédération libre et organisée démocratiquement.

Le plan de Morgarten

Le plan de Morgarten


12/08/2015

Tu es plus belle que le ciel et la mer

Blaise Cendrars et moi-même nous ressemblons. Nous avons le même poids. J'admets qu'il y a aussi quelques différences entre nous. Il est par exemple le seul à pouvoir écrire un poème tel que:

Tu es plus belle que le ciel et la mer

Quand tu aimes il faut partir
Quitte ta femme quitte ton enfant
Quitte ton ami quitte ton amie
Quitte ton amante quitte ton amant
Quand tu aimes il faut partir

Le monde est plein de nègres et de négresses
Des femmes des hommes des hommes des femmes
Regarde les beaux magasins
Ce fiacre cet homme cette femme ce fiacre
Et toutes les belles marchandises

II y a l’air il y a le vent
Les montagnes l’eau le ciel la terre
Les enfants les animaux
Les plantes et le charbon de terre

Apprends à vendre à acheter à revendre
Donne prends donne prends

Quand tu aimes il faut savoir
Chanter courir manger boire
Siffler
Et apprendre à travailler

Quand tu aimes il faut partir
Ne larmoie pas en souriant
Ne te niche pas entre deux seins
Respire marche pars va-t’en

Je prends mon bain et je regarde
Je vois la bouche que je connais
La main la jambe l’œil
Je prends mon bain et je regarde

Le monde entier est toujours là
La vie pleine de choses surprenantes
Je sors de la pharmacie
Je descends juste de la bascule
Je pèse mes 80 kilos
Je t’aime


Femme, mer et ciel

Femme, mer et ciel


07/08/2015

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

L'été, temps de voyages et d'heureux retours à la maison. 

Profitons un instant pour savourer cette saison.
Soyons heureux comme Ulysse qui a fait un beau voyage.
De Joachim du Bellay:

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.

Fromage bleu

05/08/2015

La fête du premier août en Ville de Genève

Invité à la fête du premier août en tant que président du Conseil des Anciens, j’ai eu l’honneur d’assister à la cérémonie officielle au Jardin anglais. Je ne vous reproduirai pas les allocutions de Madame la Maire Esther Alder, ni de Fernand Cuche, paysan, syndicaliste, ancien Conseiller national et ancien Conseiller d’Etat. La Feuille d’avis officielle s’en chargera. Après cette cérémonie, nous étions conviés à une réception offerte par la Ville de Genève sur le bateau Genève.

A 20h30, un feu d’artifice sonorisé sur la musique d’Emile Jacques-Dalcroze, dont nous célébrons cette année le 150ème anniversaire, a été offert à la population de Genève et aux nombreux touristes. Le bouquet final a été tiré sur les airs de l’hymne national, suivi de l’allumage du traditionnel feu de joie. La soirée s’est terminée sous les battements des Tambours de Bronx qui ont joué sur une scène flottante.
Esther Alder

Esther Alder


Par Aurelien Bergot — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35936086