Monsieur le Président, chers Collègues,
Ces dernières années, vous étiez habitués à une UDC qui refusait systématiquement les budgets. Elaboré par un Conseil administratif de gauche, ils ne correspondaient jamais à ce que nous attendions, c’est-à-dire des dépenses acceptées dans l’intérêt de la totalité de la population. L’année dernière, mon parti a voulu changer ses habitudes et voter ensemble avec la droite élargie un budget légèrement corrigé dans la bonne direction, notamment en acceptant des coupes linéaires limitant les dépenses débordantes dans le domaine de la culture. Mal nous a pris, car ces coupes, quoique nécessaires et indispensables, ont été rejetées en votation populaire à cause d’un engagement total de la gauche et l’aide de moult artifices de leurs magistrats. Je mentionne seulement le fait que le Conseil administratif avait demandé de pouvoir appliquer immédiatement ces coupes pourtant combattues par référendum et donc pas encore entrées en force. Contre toute attente et toute logique juridique, le Conseil d’Etat avait accepté cette façon singulière de faire. En bonne application du dicton Chat échaudé craint l’eau froide, vous vous attendiez donc sûrement à ce que l’UDC revienne à ses habitudes de Neinsager et refuse le projet de budget que le Conseil administratif nous a soumis. Ce d’autant plus que nos commissaires dans les commissions spécialisées, à l’exception de la CSDOMIC, l’avaient déjà refusé.
Eh bien non, l’UDC et avec elle la droite élargie, souvent majoritaire au sein de ce Conseil municipal, n’a pas voulu en rester là. Elle a donc saisi la perche que la Conseillère administrative Sandrine Salerno lui avait tendue, afin de lancer un processus de négociation dès cet été. Les chefs de groupe l’ont ainsi rencontrée, puis ont soumis leurs propositions. L’impression que j’avais en sortant des deux réunions avec Madame Salerno était que nous en étions pour nos frais. La lecture ultérieure du projet de budget nous a appris que tout le monde ne se trouvait pourtant pas dans cette situation. En effet, les propositions de la gauche, tenues secrètes mais dont la Tribune de Genève s’était quand même fait l’écho, soit un budget à l’équilibre et l’aide au développement qui atteigne 0,7% du budget s’y trouvait bel et bien. Quelle inégalité de traitement: les uns emportent tout, les autres s’en vont les mains vides! Bien entendu, nous n’étions pas à ce point naïfs de croire que le Conseil administratif allait tout à coup s’intéresser au bien commun au lieu de ne regarder que les intérêts de son propre groupe politique. Passons...
Nous allons donc vous proposer aujourd’hui toute une série d’amendements qui devraient nous permettre de doter la Ville de Genève d’un budget équilibré et adapté à notre temps, une période de crise pour beaucoup, même si quelques-uns s’en sortent en encaissant des salaires toujours aussi mirobolants, malgré l’initiative Minder votée au niveau suisse en 2013. Non, soyons réalistes à notre niveau et ne continuons pas à gaspiller l’argent public, tandis que la classe moyenne souffre.
Bien entendu, nous sommes conscients que ce temps de crise n’est pas propice à des coupes dans les subventions. Notre conviction est que les particuliers savent mieux faire que l’Etat, sauf dans les domaines qui lui sont traditionnellement confiés comme l’armée, la police, les transports publics, etc. Nous ne voyons donc pas d’un mauvais œil la création de nombreuses associations qui rendent ensuite des services souvent utiles à la population. En revanche, nous ne sommes pas d’accord de transformer ces œuvres de bénévolat en des entreprises qui occupent du personnel payé par la Ville de Genève moyennant des subventions. Il y aurait donc lieu de faire de l’ordre. Ce laisser-aller depuis de nombreuses années a, hélas, entraîné une paupérisation de toute une population accrochée à des emplois sociaux ou de solidarité. Ils se partagent souvent à plusieurs un poste à plein temps dans l’espoir que la Ville augmente leurs subventions, car des consommateurs prêts à financer leurs prestations, il y en a guère.
Ce constat désolant nous a amené à renoncer en principe à toute coupe dans les prestations déjà accordées, car nous ne voulons pas encore davantage pénaliser tous ceux qui vivent des subventions en cette période de crise. Nous patientons donc pour normaliser une situation qui perdure depuis des années et qui, à notre avis, empêche tout au plus la création d’emplois et de richesses dans le privé. En revanche, nous nous opposons à toute nouvelle subvention et à toute augmentation de subvention, sauf si elle peut être compensée.
Il y a deux domaines en particulier que l’UDC se refuse catégoriquement de revoir. Dans une période où de nombreux Genevois et étrangers habitant à Genève souffrent, il est inconcevable que la Ville de Genève augmente encore ses cadeaux à des personnes vivant à l’étranger. De même, nous refusons de dépenser encore plus pour des étrangers qui viennent s’implanter de manière illégale chez nous et refusent de partir, ce que nous comprenons cependant au vu des avantages qu’ils obtiennent.
Nous voulons tout au contraire casser l’attractivité de la Suisse pour des migrants qui dépensent souvent une fortune pour arriver chez nous en alimentant des réseaux criminels pour atteindre le pays de cocagne. Il s’agit cependant d’un pays de cocagne seulement pour eux. Les personnes âgées et les pauvres bien de chez nous y vivent toute une autre réalité. Nous sommes d’accord avec les Autorités qu’il vaut mieux leur cacher les montants que les migrants touchent chez nous de peur de lancer une révolution digne du printemps arabe.
(prise de position composée et prononcée par votre serviteur lors de la séance plénière du Conseil municipal du 10 décempre 2016)
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