Voici un autre regard porté sur la commémoration de l'arrivée des Suisses au Port Noir*:
La commémoration du 1er juin : une fête patriotique pour initiés ? Hier, au Port-Noir, se sont croisés autant de costumés que de spectateurs. Et moins encore si l’on retranche les maires et leurs nouvelles écharpes…
Une tribune pour l’officialité. Rien pour la population. Genève n’est guère troublée par ce sympathique rituel. Notre canton vit sa vie, sans perdre de temps, international, occupé à gagner de l’argent, à payer des impôts, à redistribuer l’argent, à régler des amendes, à trouver un emploi ou un toit. Genève est suisse, oui mais sans trop. Les célébrations de la Restauration et du 1er juin restent d’une discrétion qui ravirait n’importe quel banquier de la Cité.
Les politiciens ? Ce n’est pas la passion. La tribune officielle ne débordait pas de conseillers nationaux, de députés, de conseillers municipaux. Tunnel du Gothard ou non, la célébration n’est pas une priorité pour nos représentants.
Les Suisses ? Les Genevois ? Pourquoi la population n’est-elle pas appelée à célébrer le rattachement de notre canton à la Suisse ? Sans imaginer une manifestation réunissant des dizaines de milliers de personnes, il y aurait dans cet événement matière à rappeler notre attachement à notre pays, à son histoire (que l’école n’enseigne plus), à ses valeurs, à ses représentants alors que nous nous enfonçons dans une société composée à moitié d’étrangers peinant pour une partie d’entre eux à s’intégrer. Maisons de quartier, travailleurs sociaux ou fête de la musique ne remplissent évidemment ce rôle. Loin s’en faut. La fête de l’Escalade, aussi attachante soit-elle, n’est souvent que l’occasion de se déguiser, de faire la fête ou encore de rappeler qu’une fois Genève a refusé d’ouvrir ses portes aux Français…Les nouveaux Suisses ? Nous naturalisons massivement : pourquoi ces concitoyens ne sont-ils pas invités à découvrir cette cérémonie ? Au Port-Noir, ces personnes que l’on espère intégrées devraient s’y manifester. Les jeunes ? Rien ! Pas une classe n’est intéressée. Certes les Suisses de 1814 sont moins « sexy » que Martin Luther-King ou le mahatma Gandhi. Mais comment faire aimer son canton sans lien avec son histoire ? Sans manifestation jalonnant l’année. Sans intérêt des aînés – les professeurs - à participer.
La presse s’en contrefout. Pas un mot dans la presse de ce jour.
L’indifférence générale n’est que le cumul de l’absence d’intérêt du microcosme politique qui aime tant parler d’intégration et de vote des étrangers mais qui, dans les faits, se montre bien laborieux. Comment espérer un renouveau de cette commémoration qui serait pourtant le bienvenu ? Simplement en aimant son canton et son histoire et en les célébrant ! Vive Genève, vive la Suisse !
* Texte écrit par Eric Bertinat, conseiller municipal Ville de Genève
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02/06/2016
De quelque réflexion... Commémoration du 1er juin : de plus en plus laborieux !
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