Mais aux États-Unis, aucun de ces deux hommes ne détermine la direction de l’Église catholique. C’est le mouvement conservateur qui décide de la manière dont l’Église catholique affirme son pouvoir en Amérique.
Cette réalité s’est imposée la semaine dernière, lorsque les évêques du pays ont voté à une écrasante majorité en faveur de l’élaboration de directives pour l’Eucharistie, et ce vote demandait un grand courage et une immense intégrité : il a refusé la communion à M. Biden en raison de son soutien au droit à l’avortement, et accessoirement au mariage homosexuel.
« Les dirigeants ont une obligation particulière en raison de leur visibilité publique », a déclaré l’évêque Kevin Rhoades, qui dirige le diocèse de Fort Wayne-South Bend dans l’Indiana, après le vote.
Pape François mis en minorité
Les principaux alliés américains du pape François, dont le cardinal Blase Cupich de Chicago, le cardinal Joseph Tobin de Newark, N.J., et le cardinal Wilton Gregory de Washington, D.C., se sont opposés au vote. Un avertissement a été donné par le Vatican aux évêques contre la poursuite du document eucharistique qu’ils avaient élaboré, lequel apporte une justification théologique pour refuser la communion aux politiciens catholiques qui soutiennent le droit à l’avortement. Dont le président américain.
Malgré cette formidable pression, le Vatican, le pape François et les cardinaux ont été très largement mis en minorité : la mesure est passée avec un vote écrasant de 73% qui l’ont approuvée contre 24% qui s’y sont opposés.
Les clercs ont donc massivement approuvé un plan visant à rédiger une déclaration qui pourrait être utilisée comme justification théologique pour refuser la communion à Biden et aux politiciens catholiques comme lui qui soutiennent le droit à l’avortement.
Ces 73 % représentent-ils ce que les médias qualifient « d’élan conservateur » ? Il ne fait aucun doute qu’ils sont en désaccord frontal avec les priorités politiques du pape François sur des questions telles que l’immigration illégale, la redistribution étatique des richesses, et le changement climatique.
Une église politique ?
En 2016, l’évêque Kevin Rhoades avait déjà critiqué la décision de l’université de Notre-Dame d’honorer Joe Biden, alors vice-président de Barack Obama, en invoquant son soutien au droit à l’avortement et au mariage homosexuel, en violation de l’enseignement de l’Église.
« Je ne suis pas d’accord avec le fait de récompenser quelqu’un pour un ‘service exceptionnel à l’Église et à la société’ qui n’a pas été fidèle à cette obligation », avait-il déclaré à l’époque.
Mais peut-on pour autant, comme le soutiennent la plupart des médias, parler de « glissement vers la droite » ? N’est-ce pas dans l’ordre des choses que la religion soit conservatrice, au sens le plus pur du terme ? La religion peut-elle être ancrée dans le progressisme ? Sans faire le grand écart au point de déchirer tous ses ligaments, je ne vois pas.
De plus, je ne parviens pas à me convaincre que le réchauffement climatique, l’immigration illégale, et même l’incitation faite par le pape François aux gouvernements de forcer les gens à donner, soit bien du ressort de la religion.
Inciter à aider, à donner, évidemment ! Insister auprès des dictateurs pour qu’ils protègent les personnes politiquement persécutées, sans aucun doute. Concernant le réchauffement climatique en revanche, si un pape souhaite s’en mêler, c’est en exigeant que la libre parole de tous les scientifiques soit encouragée, afin que le débat scientifique ne soit pas remplacé par la propagande actuelle.
Dire que « les mouvements conservateurs se développent au sein de la chrétienté », s’opposant à la sécularisation croissante et au déclin général du christianisme, tant protestant que catholique, me paraît plus décrire le phénomène naturel de résistance aux pressions progressistes qui cherchent à détruire tout ce qui est naturel et humain pour le remplacer par des expériences de leur invention.
Une force politique
Les catholiques blancs sont de plus en plus républicains : selon le Pew Research Center, environ 6 électeurs catholiques blancs inscrits sur 10 sont désormais républicains, contre 4 sur 10 en 2008. En revanche, environ deux tiers des électeurs catholiques hispaniques sont restés démocrates au cours de la dernière décennie, mais cette situation évolue rapidement. Et les Noirs, les plus assidus à l’église le dimanche, restent massivement démocrates, bien qu’un frémissement conservateur commence à se faire sentir.
Le pape François, premier pontife originaire d’Amérique latine, s’est attaqué à la montée du conservatisme aux États-Unis, notamment dans ses affrontements publics avec Trump qu’il accusait à tort de racisme, influencé qu’il était par des médias dominants comme CNN, l’immigration illégale, et ce que signifie être un vrai chrétien. Mais cela n’a pas été enregistré par les électeurs et n’a eu aucune influence sur leur vote, car Donald Trump avait promis, et il a respecté ses promesses, de se dresser en rempart contre les attaques des gauchistes contre la religion, et de protéger la liberté religieuse. Pour cela, ils ont fermé les yeux sur les accusations d’infidélité et de débauche dont il faisait l’objet de la part d’une gauche hypocrite, qui n’a pas de leçon à recevoir en matière de débauche et d’infidélité.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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