Il a déclaré publiquement qu’il soutient Eric Zermmour.
«Eric n’a pas peur de dire la vérité aux Français. Sans le fléau de la langue de bois, il déclame avec talent et authenticité ce que nous pensons tous», a déclaré l’élu.
«Il s’inscrit pleinement dans la filiation gaulliste. Il aura mon soutien personnel et politique».
Sur scène, Eric Zemmour a parlé de la France défigurée par l’islam et l’immigration – pas besoin pour lui de prononcer ces mots, ils sont dans la pensée des deux tiers des Français.
Il a parlé du renoncement de l’Etat dans sa mission :
«Quand on peut faire des rodéos urbains au cœur de Lyon en toute impunité, c’est que l’Etat a failli dans sa mission. Quand on peut agresser des Français des dizaines de fois et être toujours en liberté, c’est que l’Etat a abandonné. Quand on peut mettre à prix la tête des forces de l’ordre et appeler au viol de policières, c’est que l’Etat ne fait plus peur.»
A qui la faute ? A l’Etat maman, trop peureux :
«Pourquoi nos élites ne font-elles rien ? Pourquoi l’appareil d’Etat reste-t-il paralysé ?», demande Eric Zemmour de manière rhétorique en répondant lui-même.
«Pour une raison simple. Ils ont peur d’être disgraciés par les grands prêtres médiatiques du politiquement correct, des procès, et que les bandes s’enflamment. Ils ont peur de l’Etat lui-même, de l’immense appareil bureaucratique.»
Propose-t-il des solutions ? Oui et non…
Eric Zemmour promet de restaurer l’Etat et son autorité. Il dit vouloir en finir avec le «marécage normatif». Il propose de créer un «haut-commissaire à la simplification administrative, directement rattaché à l’Elysée». Il veut «rétablir la préfectorale», revenir sur le non-cumul des mandats.
Zemmour ne veut plus de la décentralisation [JPG : quelle décentralisation, toutes les décisions viennent d’en haut, les régions exécutent les ordres de Paris], de la «croissance folle» [JPG : croissance folle ? La France a un taux de croissance plat proche de zéro !] des «baronnies locales», les «super régions».
Il promet de rendre à l’Etat «son rôle de stratège dans l’aménagement du territoire» pour une «France périphérique» oubliée des politiques publiques, plutôt que pour les «banlieues».
Et au lieu de les supprimer pour alléger l’appareil d’Etat, il veut protéger les hauts fonctionnaires des «minorités».
«Nous n’avons que faire des petits gardes rouges, ou roses, qui rejouent la révolution culturelle à la chinoise et transforment l’administration en camp de rééducation».
Zemmour dit qu’il faut revenir à la source du «gaullisme» : la République «comme outil de puissance». «Rétablir la République, c’est réinstaurer les grands serviteurs de l’Etat dans leur rôle».
Analyse
Qu’on me pardonne ou pas de faire mon métier de journaliste critique ne m’empêchera pas de le faire.
Si l’on attend de moi de faire soit de la lèche, soit du bashing, vous n’êtes pas à la bonne adresse : le travail de journaliste à l’ancienne que je revendique fièrement d’exercer consiste à agir comme un cinquième pouvoir, en critiquant les puissants.
Les paroles de Zemmour sont vides de propositions concrètes. Ce sont des propos censés, mais abstraits, et pour une part, plutôt vagues («stratège dans l’aménagement du territoire», «France périphérique»).
Zemmour met l’Etat au centre de tout, c’est peut-être ce que les Français attendent, et ce dont ils ont besoin, à la place d’une plus grande liberté individuelle. Mais par pitié, qu’on n’appelle pas cela « conservatisme » ou « libéralisme ». Pour nous conservateurs, l’Etat doit se faire plus discret, il doit laisser les entreprises entreprendre, créer l’emploi et la richesse au lieu de lui dire quoi faire. Il doit réduire son emprise sur les choix de chacun (en n’imposant pas, par exemple, comment se soigner ou ne pas se soigner contre le coronavirus), parce qu’il n’est pas une solution à nos problèmes, mais la source de beaucoup de nos problèmes.
Zemmour veut un gouvernement centralisé. Par ailleurs dans une interview (1), il prend la Suisse comme modèle de démocratie. Il déclare que « le système suisse est plus démocratique ». Mais c’est tout l’inverse de la centralisation voulue par Zemmour !
Juste avant la réunion publique, Dézempte avait réuni une soixantaine de personnes, y compris des maires de communes voisines, pour les présenter à Eric Zemmour. Le réservoir de signatures pourrait se remplir plus vite que les médias, qui militent tous contre Zemmour – mais en totale neutralité bien entendu – veulent le laisser entendre.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.
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