Dans un livre à paraître le premier décembre prochain, Manuel de résistance contre le fascisme d’extrême-gauche, je soutiens de manière documentée que «les fachos ont changé de côté». En matière d’intolérance, de violence, de censure, de racisme et d’antisémitisme notamment.
Pourtant, contre l’évidence factuelle aveuglante, l’extrême gauche médiatique poursuit, avec un indéniable succès, son récit victimaire d’une «extrême-droite», largement fantomatique, qui menacerait les journalistes. C’est ainsi que Mediapart et Street Press, copieusement relayés, évoquent des menaces de l’ultra droite contre des journalistes.
Je ne viens pas dire ici que des menaces n’existeraient pas, mais je viens affirmer qu’il faut une énorme dose de cécité intellectuelle, de sens de la disproportion et d’esprit sélectif pour focaliser sur une alouette et refuser de voir ces chevaux de la gauche médiatique, politique ou universitaire qui piétinent avec leurs gros sabots la liberté de parler ou d’informer.
Je ne ferai témoin mon lecteur que des plus récents exemples en date.
C’est ainsi que la semaine dernière, l’on apprenait que le rédacteur en chef de l’hebdomadaire de droite Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune, était persona non grata à l’institut de Sciences Politiques. Au rebours de Monsieur Philippe Poutou, du Nouveau Parti Anticapitaliste, qui y avait été accueilli avec urbanité. Je n’ai lu aucune protestation émanant de journalistes ou de leurs syndicats professionnels épris de la liberté d’exprimer.
Je profite de la circonstance pour rappeler que l’hebdomadaire précité et d’autres de même obédience, comme Boulevard Voltaire, sont la proie d’activistes anonymes d’extrême gauche agissant sous le nom de «Sleeping Giants» qui intimident leurs annonceurs.
Ici encore, je n’ai assisté à aucune démonstration de solidarité confraternelle ou syndicale minimale. Au contraire, ainsi que j’en avais fait une chronique estivale, la radio de service public France Inter, très théoriquement tenue à une obligation réglementaire de neutralité et d’objectivité, avait dit le plus grand bien de ces censeurs arbitraires géants très marqués idéologiquement.
La même antenne publique, par la bouche de sa responsable médias, Sonia Devillers pour ne pas la nommer, avait dressé publiquement une liste nominative de «mal pensants» (dont votre serviteur) qui avait le front sans doute trop national de s’exprimer sur CNews.
Précisément, la semaine dernière, la journaliste de CNews, Christine Kelly a fait l’objet de menaces de décapitation sur les réseaux sociaux. Pas une tête de gauche indignée ne s’est dressée. Jordan Florentin, rédacteur en chef du service politique du média Livre Noir, classé à droite a porté plainte samedi contre l’humoriste Yassine Belattar, notamment pour séquestration et menaces. Là-encore, certains journalistes tardent à relater cette information.
Serait-ce vraiment « l’extrême droite » qui menacerait la liberté d’informer ? Ou les fachos auraient-ils changé de côté ?
Gilles-William Goldnadel
Mais d’évidence, c’est la possible candidature d’Éric Zemmour, journaliste mais présenté uniment comme «polémiste d’extrême droite» qui a déclenché de nombreux exemples d’intolérance et de violence dans un concert de silence assourdissant.
Le 23 octobre dernier, 160 journalistes ont signé une pétition hautement inspirée et relayée par Mediapart aux fins de «l’invisibiliser». Le 30 octobre, à Nantes, des antifascistes autoproclamés, drapeau palestinien à la main, ont tenté d’empêcher l’une de ses réunions, en s’en prenant aux policiers, aux cris attendrissants d’«Amour partout, Zemmour nulle part !». Quoiqu’on pense de l’intéressé, un candide aurait pu espérer quelques réactions des défenseurs progressistes de la liberté de réunion et d’expression.
Enfin, apothéose de la violence verbale, ce dimanche, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, sur France Info, a cru bon de déclarer «Zemmour, si Pasqua était là, il te mettrait une balle dans la tête !». La chaîne publique a eu l’étrange idée de tweeter spécialement ces propos littéralement meurtriers, les considérant benoîtement comme un simple «tacle», avant que de les retirer plus tard comme «contraires à ses valeurs» lorsque l’homme politique les a regrettés.
Serait-ce vraiment «l’extrême droite» qui menacerait la liberté d’informer ? Ou les fachos auraient-ils changé de côté ? La question sera-t-elle posée ?
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info
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