13/01/2016

Goebbels le trouvait trop brutal

Le quotidien Le Temps d'aujourd'hui nous apprend que Die Weltwoche s'était intéressé à Hermann Göring à cause d'une biographie que son rédacteur en chef avait lu récemment. J'avais moi-même mentionné Göring dans un article écrit en 2011 et que je reproduis à présent:
Pour rédiger un texte, il est toujours bon de savoir ce que les autres écrivent et comment ils le font. Je tombe ainsi sur les mémoires d'Alfred Court intitulées « La cage aux fauves ».
Il y décrit comment il était devenu dompteur, à 35 ans. Il était alors directeur de cirque lorsque, durant l'entracte, on était venu lui souffler à l'oreille que Sam, le dompteur, était ivre mort. Il a découvert peu après des morceaux de viande : le repas que les lions avaient l'habitude de recevoir après le spectacle. Il a immédiatement pris la décision de la leur donner sous le chapiteau.

Les lions entrèrent dans la cage, circonspects. Découvrant la viande, ils se jetèrent dessus et se livrèrent à une bataille forcenée, rugissant, lâchant et reprenant à tour de rôle une pièce de viande, les poils de leur crinière noire volant en l'air par paquets !

Court poursuit : « L'un d'eux, la viande dans la gueule, fit un bond fantastique, presque jusqu'au haut de la cage. Il y eut un cri dans la salle, un commencement de panique, mais qui fut de courte durée. L'autre lion, suivant de près son antagoniste, lui sauta dessus, lui mordit la queue à pleines dents et tous deux retombèrent lourdement dans l'arène. La cage centrale chancela et je crus qu'elle allait se plier en portefeuille ; enfin, après cinq minutes de lutte farouche, chacun, ayant finalement sa part, la dévora à belles dents. Le repas fini, la bagarre recommença pour la possession des os et ce n'est qu'un quart d'heure plus tard, par des coups de revolver tirés à blanc, que nous pûmes faire réintégrer aux lions leurs sabots où ils arrivèrent la gueule ensanglantée, les flancs lacérés par les griffes.

Jamais je n'avais vu une échauffourée pareille, le publie non plus. Personne ne parut regretter que les lions n'eussent pas travaillé. Ce spectacle excitant avait produit, devant ce public à demi sauvage (il est au Mexique, en 1917), une réelle sensation. »


Un lion qui rugit

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